Cette semaine, Mélina tacle Brandao... le seul rugbyman brésilien. Les inégalités Nord/Sud revisitées par notre blogueuse experte.
Cette semaine,j’ai été frappée par cette idée d’inversion des pôles. Vous savez, on entend depuis quelques temps ce genre de discours « écolo » dont le but est de nous alerter sur les retombées négatives du changement climatique auxquelles le monde s’expose dans l’avenir…
Comme tous, jusque là, ma réflexion était primaire à ce propos. Dans la mesure où, au quotidien, je continue à me geler à Paris (au Nord !) et m’exposer au soleil dans mes contrées sudistes, je me dis c’est du pipeau et que de toute façon ainsi va la vie…
Assez fatalement, j’évacue cette question en méprisant les preuves scientifiques et les multiples recherches faites la dessus tout en participant, bête et disciplinée, au tri sélectif pour éviter une culpabilité inutile.
Bref, vous avez l’impression que je m’égare mais pas du tout. Comme souvent, le football m’a ouvert les yeux... Il m’a fait prendre conscience de la réalité de ce phénomène et je suis à deux doigts désormais de croire à la fin du monde en 2012 !
Si je vous dis Brandao et Gareth Bale... Vous allez me dire que vous ne voyez pas le rapport ! Je m’explique.
Tous deux étaient alignés en tant qu’ailiers gauche en Ligue des champions cette semaine. Tous deux sont athlétiques, robustes, puissants, et formidablement déterminés…mais l’un est brésilien, l’autre Gallois !
Il n’est pas question ici de faire de la discrimination suivant la nationalité, cela participerait d’une réflexion étriquée et infondée ; Cependant, culturellement dans l’Histoire du football, les plus grands icônes du ballon étaient et sont Brésilien. Personne ne peut nier, par raccourci rapide, qu’être carioca fait la différence en football !
D’où ma question : pourquoi cette théorie est démontée quand on compare Brandao le brésilien de l’OM à Bale le Gallois de Tottenham ?
Car on assiste à une inversion des pôles : voilà qu’on y revient ! A voir jouer ses deux bonhommes, cela apparaît comme une évidence ! Le pays de Galle, terre du rugby par excellence, devient fertile pour le football. Tandis que, dans le même temps, le Brésil, à l’image de Brandao, se vide de sa technique et son football champagne perd de son pétillant. Je ne vois pas d’autres réponses.
Comment envisager ce Gallois, de seulement vingt et un ans marquer trois buts, sur trois frappes chirurgicales qui vont se loger dans le petit filet opposé en une mi-temps avec une équipe qui évolue en infériorité numérique, face au champion en titre européen, l’Inter Milan. Rien que ça ! Alors qu’en terre olympienne, Brandao s’est illustré dans un raté surréaliste à 50 cm de la ligne de but, les cages vides face au lilliputien de cette Ligue des Champions édition 2010, le club slovaque de Zilina, qui détient le plus petit budget de compétition ; un budget soit dit en passant équivalent à la clause de sortie figurant dans le contrat de Brandao, soit 4 millions d’euros.
Certes, nous pouvons penser que Brandao est une erreur de casting mais restons éveillés et soyons prêts dorénavant à voir, par néo-magnétisme, le ballon coller aux pieds des natifs de l’hémisphère nord.
Enfin ! Je n’espère qu’une chose… C’est qu’avant la fin du Monde, on puisse encore se délecter de buts de cette trempe, d’où qu’ils viennent car le football n’a pas de terre propre, il la fait tourner et vibrer pour notre plus grand plaisir…
Pour l’anecdote, sachez que j’ai développé cette théorie, scientifiquement incorrecte, sans ne jamais chasser de mon esprit l’existence de Ryan Giggs !