Lionel Messi est un extraterrestre du ballon rond, capable de passer en revue une défense toute entière. Mais hier, si le Camp Nou s’est régalé, il le doit principalement à Andrés Iniesta.
La concurrence est rude au Barça. On peut se nommer Cesc Fabregas, être l'ancien capitaine d’une des meilleures équipes de Premier League, et s’asseoir sur le banc pour un clasico. Mais Tito Vilanova est tout excusé. Pour affronter le Real Madrid lors du premier des deux rounds de Supercoupe d’Espagne, le successeur de Guardiola sur le banc a préféré titulariser Iniesta dans l’entrejeu. Et le pari est plus que réussi. Bien installé dans la salle des machines catalane, le milieu de terrain de poche a rendu une copie parfaite. Son entente avec Xavi et Busquets semble inébranlable, et son apport offensif de plus en plus phénoménale. Hier soir, sur le pré du Camp Nou, c’était lui, l’homme du match. Oui, encore plus que Messi.
Messi en petite forme
L’Argentin, c’est évident, n’a pas d’équivalent dans la zone de vérité. Ses dribbles et son sens du but font pâlir n’importe quel joueur de la planète football. Mais Andrés Iniesta, lui, est encore plus complet. Et comme monsieur ne semble pas être redescendu du nuage sur lequel il avait pris ses quartiers à l’Euro, les dégâts ont été nombreux hier. Pendant 90 minutes, le Barça a monopolisé le ballon aux Madrilènes. Et Iniesta s’est régalé. Très disponible entre les lignes, l’Espagnol n’a pas connu de déchets dans son jeu de passe, ou presque, et a régalé le public avec sa conduite de balle exquise. Et il n’a pas hésité à prendre le relais de Lionel Messi, inhabituellement aphone dans les trente derniers mètres.
Epatant et décisif
Le Barça était tenu en échec (1-1) quand Iniesta a revêtu son costume de sauveur. Il s’est d’abord autorisé à enrhumer l’un des meilleurs défenseurs du monde, Sergio Ramos, obligé de faire faute pour stopper le milieu offensif catalan. Mais l’action qui restera gravée dans les mémoires est celle du troisième but des Blaugrana. Lancé plein axe, Iniesta fixe toute la défense madrilène, lève la tête, et adresse un amour de petite passe en profondeur pour son compère Xavi. Oui, Andrés est un artiste, un esthète, qui mériterait vraiment, un jour, d’obtenir le titre de meilleur joueur de la planète football.