Le gros choc médiatique du weekend est assurément le duel Stade Français-Stade Toulousain. Mais entre un club parisien en berne et un Toulouse au sommet, que reste-t-il de cette affiche ?
Match phare des années 2000, surtout quand Max Guazzini en a fait un événement mi-sport / mi-divertissement au Stade de France, le « Clasico » du rugby français a perdu de sa superbe depuis quelques temps. Cet après-midi, les Parisiens vont tenter de ranimer la flamme d’une gloire éteinte.
Une affiche médiatique, pas sportive Attention, il ne s’agit pas ici de dénigrer le statut du Stade Français. 13 titres de champion de France, dont 5 entre 1998 et 2007, le club parisien est un monument du rugby national. Mais force est de constater que sa passe actuelle est plus que moyenne. Classés 11ème en Top 14, les Stadistes se sont refait la cerise en Amlin Cup, avec deux victoires. Mais le chemin est encore long, comme le confirme David Auradou à Rugbyrama : « Nous reconstruisons. Et Paris ne s'est pas fait en un jour. On a besoin d'un peu de temps, même si d'un point de vue comptable, il est urgent de gagner et de prendre des points » L’entraîneur parisien est pris entre le marteau et l’enclume. Ce besoin de gagner pour pérenniser une place en Top 14, et la politique d’intégration de jeunes joueurs. « Peu d'équipes lancent autant de jeunes joueurs que nous, assure Auradou. Nous avons donc besoin de réponses pour valider notre travail. Mais la chose la plus importante, c'est évidemment la victoire. Surtout face au Stade Toulousain. » Un match de cet importance, ça ne se joue pas, ça se gagne. Mais opposé à un Toulouse efficace à défaut d’être toujours brillant, la montagne se transforme en Everest. Heureusement pour Paris, les Toulousains ont de la casse suite à la H Cup. Mais pour le premier budget de la division, savoir jongler avec les indisponibilités tout en gardant la main sur les résultats est plus qu’une habitude, c’est une nécessité.
Toulouse comme à la maison au SDF Les Rouge et Noir sont à l’image de leur manager, Guy Novès. C’est le club de rugby le plus titré au monde. 18 titres de champion de France et 4 coupes d’Europe, 4 trophées majeurs sur les 5 dernières années et double-tenant du titre en Top 14. Un monument, un monstre pour ses adversaires tant sa capacité à être « match winner » impressionne. De plus, Le Stade Toulousain est souverain au Stade de France, y compris sur ses sorties face aux Parisiens avec 3 victoires lors des 4 derniers matchs. Cette saison, le talent est encore une fois dans toutes les lignes, même si la qualité de jeu n’est pas toujours au rendez-vous. Avec un Mc Alister qui marche sur l’eau et des ailiers comme Matanavu et Clerc, meilleurs marqueurs d’essais du championnat, l’armada peut faire peur. Même la mêlée est devenue une référence. Un point fort partagée avec le rival de la capitale cette saison. « Ils ont vite remis l'accent sur ce secteur de jeu avec notamment Yannick Bru qui a fait un travail considérable, confirme David Auradou. Nous allons donc passer au révélateur de la mêlée toulousaine. » Et si le pack tient, face à Toulouse privé de Dusautoir, Albacete, Steenkamp, Picamoles et Tolofua, tout devient possible. La jeunesse parisienne a besoin d'un déclic, d'un match référence. Et ce rendez-vous vient à point nommé pour tester la qualité mentale et rugbystique du groupe. Surtout que cette saison, le Stade Toulousain voyage mal…Encore faut-il qu’une rencontre le Stade de France soit réellement un match à l’extérieur pour eux. Réponse vers 17h.
Par Ryad Ouslimani