Dans le cadre de la semaine de la santé mentale, Le 10 Sport donne la parole à des experts du secteur. Ancien entraîneur à succès, sur le banc du PSG, Laval ou d’Amiens, Denis Troch est aujourd’hui l’une des références de la préparation mentale dans le sport. Interview.
La santé physique a toujours été un sujet clé dans le sport de haut-niveau. La santé mentale le devient, avec le temps. Est-ce qu’elle a encore beaucoup de chemin à parcourir ou le sport a enfin compris et mesuré son importance ? Dans les années 80, il n'y avait pas de staff sportif. Les années 90 ont vu l'émergence de staffs composés d'un entraîneur et un ou deux adjoints responsables de divers aspects tels que la préparation physique, technique, tactique et stratégique. Au cours des années 2000, des experts tels que les préparateurs physiques ont renforcé ces équipes. Au XXe siècle, les athlètes ont subi des blessures visibles telles que des ruptures de ligaments, des pubalgies et des fractures, ce qui a conduit à une amélioration constante des performances et à la création de staffs spécialisés. Cela incluait la préparation physique, la réathlétisation, la spécialisation par poste, la gestion du sommeil, de la récupération et de la diététique. Cependant, les aspects mentaux des athlètes étaient négligés, entraînant des souffrances invisibles. Ces problèmes mentaux sont devenus des effets secondaires du sport de haut niveau, la partie cachée de l'iceberg. Ils commencent désormais à être discutés au sein des équipes sportives et des staffs.
« Un athlète doit être en mesure de repérer les signaux d'alerte et les indicateurs précurseurs »
Comment, au quotidien, un athlète peut-il prendre soin de sa « santé mentale » ? Il peut prendre soin de sa santé mentale au quotidien en suivant des techniques à utiliser (stress, anxiété, gestion d’objectifs...), en construisant des routines (de visualisation, de concentration...), en prenant soin de leur sommeil, en ayant une alimentation saine. Un athlète doit prendre conscience de son état physique et mental en se posant des questions à ce sujet. Il doit être en mesure de repérer les signaux d'alerte et les indicateurs précurseurs. Un soutien est nécessaire lorsqu'il aborde ce sujet, et notamment l'accompagnement de psychologues du sport et de préparateurs mentaux. Il est essentiel que les équipes sportives encouragent la consultation de spécialistes et mettent en avant cette démarche. Il est nécessaire de démystifier la santé mentale en sensibilisant et en formant le personnel à cette approche. Cela permettra d'informer les sportifs sur ce sujet important. En tant que coach, formateur et préparateur mental, j'ai décidé d'apporter une réponse à la prévention du confort mental en concevant des outils simples et accessibles à tous, tout le temps et n’importe où. Nous avons créé l'application Parcours. Elle offre un programme d'apprentissage centré sur une thématique spécifique lors de votre marche. Vous avez le choix parmi 50 thématiques différentes et vous pouvez engager dans un parcours de réflexion. Chaque parcours comprend cinq questions pour stimuler votre réflexion, avec cinq réponses qui vous guideront en utilisant des métaphores, des outils, des techniques, des exercices et des exemples. Nous vous proposons cinq domaines de réflexion : la santé, le sport, l'université, l'entreprise et la famille. Toutes les thématiques sont élaborées par des experts dans leur domaine respectif. Parcours parenthèse assure un suivi quotidien du mental. Le sportif peut s’entrainer quotidiennement d’un point de vue physique et mental. Quel est votre « outil » du moment, celui qui vous parle le plus dans votre pratique actuelle, pour accompagner les sportifs du haut-niveau ? Quel conseil donneriez-vous à un sportif lambda pour améliorer sa pratique de tous les jours mais également son état psychique quotidien ? Le sportif se trouve face à un double défi, nécessitant une préparation à la fois physique et mentale, tout en évitant les risques inconsidérés. Il est crucial pour lui de se protéger contre les blessures en évitant de prendre des risques excessifs, car cela peut entraîner des conséquences graves comme le burnout ou la dépression. Il doit comprendre que la clé de la réussite réside dans une progression micro-step par micro-step. Il ne doit pas se précipiter, mais plutôt travailler de manière constante pour stabiliser ses performances. Il se fixe des objectifs à court, moyen et long terme, ce qui lui permet de se concentrer sur son développement personnel à travers des étapes spécifiques. Enfin, il apprend également à revenir sur ses objectifs déjà atteints, reconnaissant et validant les compétences qu'il a acquises. Le sportif adopte une approche équilibrée, tant sur le plan physique que mental, pour améliorer sa performance tout en préservant son bien-être psychologique. Pour plus d’informations sur la semaine de la santé mentale, rendez-vous ici