Positionné trop bas au micro, mardi, pour commenter la Ligue des Champions, et incapable de faire parler son plein potentiel, notre Zizou national a réagi mercredi en réalisant de jolies offensives verbales. Les prémices d'une belle histoire?
Bon, il n'a pas encore le débit d'un Lagaf? (tant mieux) mais a désormais dépassé l'agilité verbale de Jacques Santini. Quels progrès ! Stupéfiants. On le sait, Zinedine Zidane n'est pas un as quand il s'agit de prendre le micro. Ce n'est pas sa vocation, on le comprend. Il a été tellement génial ballon aux pieds qu'on l'excuse sans faute. Mardi, il est pourtant parti de très, très loin. Mal à l'aise, il a fait le strict mimimum. Du genre : «Il a débordé sur le côté droit, fait un bon centre et l'attaquant s'est bien démarqué. Joli but». Mais ça, c'était avant la transformation et, peut-être, de se faire taper sur les doigts par Canal+ (sacrilège!).
Iannetta : «Il se lâche peu à peu»
Mercredi notre Zizou a tout donné. Son talent pédestre est remonté jusque dans sa gorge et les sons qui en sont sortis ont clairement embelli son image de taiseux qui lui colle à la peau. Il a même épousé plusieurs visages, un vrai caméléon ! Un brin de poésie, de délicatesse, de rébellion même et d'humour. Enfin. «L'image médiatique se rapproche de son image réelle. Il se lâche peu à peu, prend de plus en plus d'assurance et marque sa confiance envers nous. Sa parole pèse lourd, elle est sacralisée et il le sait depuis longtemps. J'ai l'impression qu'il accepte désormais l'idée qu'il est Zinedine Zidane», commente Nathalie Iannetta, sur le plateau de la Ligue des Champions à ses côtés, dans Le Parisien. Sous le charme.
Record d'audience pour Canal+
Symbole de cette éclaircie, il se murmure que l'ancien ballon d'or prendrait aujourd'hui des notes et réclamerait désormais des images pour les commenter ensuite à l'antenne! La mutation est bien en marche. Et là aussi, les chiffres suivent. Au coup de sifflet final de Fiorentina-Lyon, le Magazine de la Grande Soirée de Ligue des Champions à 22h35 a ainsi réalisé une audience record de plus d'1,2 million d'abonnés, meilleur score depuis septembre 2006. «Un record historique pour ce magazine de deuxième partie de soirée» précise la chaîne. Tout va mieux, donc. Une aisance sonore qui se voit (et qui s'entend), une complicité avec ses acolytes qui prendra de l'épaisseur dans une poignée de semaines (avant 2010, peut-être pas). Nous, on veut y croire.
Voici quelques extraits à la volée, mercredi soir sur le plateau de Canal+
Le Zizou blagueur :
«Il était en manque» (Après plusieurs passements de jambes de Ronaldo sur l'un de ses premiers ballons)
«Heureusement qu'il ne marque pas sur cette occasion sinon le stade s'écroule» (Après une occasion de Ronaldo)
Il n'hésite pas à interpeller Laurent Blanc : «Est-ce que tu veux que je te réserve un hôtel à Madrid '» (En sous-entendant une finale pour Bordeaux)
«Zizou garde bien ta place» (Lui lance Laurent Blanc). «Je la garde» (Répond-il vaillamment dans un grand sourire)
Le Zizou enfant : «Je me souviens de l'équipe de Bordeaux de 1985 avec la frappe de Battiston qui aurait pu éliminer la Juve en demi-finales. Cette équipe a fait rêver du monde»
Le Zizou philosophe : «L'équipe de France lui doit beaucoup mais Bordeaux aussi» (A propos d'Aimé Jacquet)
«Buffon est très intelligent en ne se couchant pas contrairement à ce qu'auraient fait beaucoup de gardiens» (En décryptant le face-à-face perdu par Marouane Chamakh en première mi-temps)
Le Zizou rebelle : (Il interrompt les présentateurs pour intervenir) «Je voulais revenir sur Marseille. L'OM peut faire la différence. Tant que la possibilité existe, il faut y croire»