Un groupe qui moisit déjà
La rédaction

Des dissensions naissent déjà dans le groupe France. Pour les noyer, la victoire est impérative, ce soir face à l'Uruguay. Un premier match capital en tous points de vue.

Au rayon des petits secrets de Pezula, les dissensions au sein même de l'équipe de France fleurissent un peu partout. La plus vive est celle qui oppose Yoann Gourcuff à une partie des Bleus (Ribéry, Anelka, Henry...). Trop propre, trop timide, arrivé trop vite : le Bordelais dérange, y compris dans le jeu. « Il faut qu'on lâche plus vite le ballon et qu'on parle beaucoup plus sur le terrain », résume Jérémy Toulalan – le meilleur allié de Gourcuff - pour évoquer les principaux problèmes au milieu du terrain. A son arrivée chez les Tricolores, Domenech a voulu confier les clés du jeu au Girondin. Ses partenaires n'ont pas apprécié et ne se sont jamais tournés vers lui. « Non, il n'est pas à l'écart, a tenté de rassurer Toulalan. Il a plus d'affinités avec certaines personnes, c'est tout. On n'est pas obligé d'être les meilleurs amis du monde quand on joue ensemble... » A demi-mot, le Lyonnais a confirmé le malaise. Un flou qui s'est accentué depuis l'annonce officiel de la nomination de Laurent Blanc à la tête des Bleus. Ce dernier, proche de Gourcuff, lui confiera très certainement les clés du jeu à son arrivée. Un élément loin d'être du goût de Ribéry, désireux d'être l'unique chef d'orchestre tricolore.

Faire sauter Anelka

Autre grief, celui entre Ribéry et Anelka. Kaiser Franck a obtenu un siège à gauche, après une belle campagne auprès de Domenech, et veut que son pote Gignac joue en pointe à la place d'Anelka. Quant à Sidney Govou, il ne fait pas l'unanimité, sur le terrain. Rien de personnel, juste des reproches footballistiques : pas assez de talent... Unique solution pour éteindre ce début d'incendie, une victoire face à l'Uruguay. La frustration de ne pas voir cette équipe tourner comme elle le devrait prend de l’ampleur. « On a les joueurs pour faire quelque chose de grand », ont répété conjointement Gignac et Toulalan. Plutôt que de se remettre en question, chacun tente de souligner les failles de son voisin. Elles disparaîtront avec un succès ce soir. Sinon, ce sera l'implosion. En tout cas, tous les ingrédients sont là pour que ça explose.