Depuis mercredi dernier et sa désormais trop fameuse main face à l'Irlande, Thierry Henry ne s'était exprimé que brièvement par le biais d'un communiqué. Le capitaine des Bleus va cette fois plus loin en confessant avoir voulu interrompre sa carrière internationale. La Fédération française est, elle, égratignée.
La polémique est allée trop loin. Thierry Henry a triché face aux Irlandais, c'est un fait. Il n'aurait pas dû exulter une fois le méfait commis, même-lui en convient : «Je n'aurais pas dû faire ça. Mais franchement, c'était incontrôlable. Après tout ce qu'on avait subi... Ça, oui, je le regrette.» Mais son geste ne justifiait pas l'incroyablement acharnement dont a été victime le capitaine des Bleus, y compris en France. Depuis mercredi soir, tout le monde pense avoir un avis intelligent à livrer sur la polémique. Même une ponte de la question sportive comme Christine Lagarde ou encore un exemple de moralité comme Christophe Dechavanne ont jugé publiquement et sévèrement Thierry Henry.
Le Barcelonais a décidé de sortir de son silence en accordant un entretien à L'Equipe. «Cela a été dur, très dur», confie-t-il en préambule avant de confesser avoir songé à arrêter. «Oh que oui ! J'ai réfléchi. Il y avait vraiment matière à réfléchir. Vendredi, quand tout est allé trop loin, j'étais très remonté (') Malgré tout ce qui vient de se passer, le fait de me sentir abandonné, je ne lâcherai pas mon pays. Je suis toujours venu me battre pour les Bleus. Comme un chien. Je n'ai jamais volé une sélection.»
Après quelques jours de réflexion, Thierry Henry se voit donc en Bleu l'été prochain en Afrique du Sud malgré la menace de suspension qui pèse sur lui. Mais l'épisode laissera des traces. «Personne ne m'a soutenu en dehors de mes proches et de quelques gens qui m'ont contacté. Au lendemain du match, et même le surlendemain, je me suis senti seul, vraiment seul. Ce n'est qu'une fois que j'avais adressé mon communiqué que les gens de la Fédération française se sont manifestés. C'est décidé, je me battrai toujours jusqu'au bout. Même si ce qui vient de se passer restera gravé. Tu peux toujours pardonner, mais tu ne peux pas toujours oublier.» La Fédération est attaquée bille en tête mais des messages subliminaux semblent adressés à d'autres. Raymond Domenech ? Certains de ses coéquipiers en sélection ? L'aigreur d'Henry n'est pas encore totalement exposée au grand jour. Elle pourrait se manifester lors des prochains rassemblements de l'équipe de France ou chacun de ses gestes sera épié.