On reproche souvent aux footballeurs des prestations moyennes. Sans pour autant se soucier de possibles problèmes extra-sportifs. Bakary Sagna, interrogé dans Libération, lève aujourd'hui le voile sur son mal-être permanent.
Certains se nourrissent des drames qui rythment une vie. D’autres les subissent. Bakary Sagna, lui, souffre depuis trois ans, et le décès de son frère : « C'était le 13 février 2008, veille de mon anniversaire. Mon père m'a appelé : « Ton frère est décédé ». J'ai compris que c'était Omar parce qu'il avait une santé fragile. Et j'ai déconnecté. C'était une peur enfantine : perdre un de mes proches. Du coup je fuyais le sujet. Non seulement j'essayais d'oublier sa mort, mais je voulais revenir à ma vie d'avant, celle où il était là ».
Sombres pensées
Déboussolé dans la vie, et sur le terrain : « Pour ce qui est du foot, j'avais perdu ma concentration et ma hargne. En match, je voyais parfois les actions comme au ralenti. J'étais devenu ''je-m'en-foutiste''. Après l'entraînement, je rentrais chez moi en n'ayant plus le souvenir d'avoir fait le trajet. Les choses n'avaient plus de goût. » Oui, l’argent et la gloire ne font pas le bonheur…
Bakary affirme qu’il remonte la pente, même si son comportement est encore de temps en temps dicté par ces douloureux souvenirs. Comme lors de son expulsion face à City le 5 janvier dernier : « Le mec qui se fait expulser, ce n’est pas moi ».