« Ce devrait être interdit de dire qui est le meilleur. Messi et Ronaldo viennent d'une autre planète », lance Mourinho après le dernier Clasico. Lui même donnait le nul pour le match dans le match, Ronaldo-Messi. Le coach du Real bottait alors en touche mais l'actualité l'a fait changé d'avis et le Portugais revient sur ses déclarations dans une interview accordée à la télé du quotidien sportif le plus lu du Portugal, A BOLA.
José Mourinho ne donne pas souvent d'interview, mais pour le lancement de la nouvelle chaîne sportive portugaise, A BOLA TV, il a fait un effort. Ou plutôt, cela l'arrangeait car le Portugais est revenu sur ses déclarations d'après Clasico. Attention c'est tordu : « Le dimanche, après un match fantastique, on m'a demandé ( ndlr : qui de Ronaldo ou de Messi est le meilleur ? ) et j'ai essayé de trouver une réponse juste et respectueuse, pas seulement pour mon joueur mais aussi pour le rival. Mais ensuite, quand quelqu'un avec autant de responsabilité que moi déclare que son joueur est d'une autre planète, moi je dis : le mien n'est pas né à Madère, il est né sur Mars, et donc il n'est pas de notre planète. C'est le meilleur de l'univers. » Mourinho a donc voulu jouer franc jeu mais comme le Barça agace son joueur, le Special One en fait aussi des caisses…
Acte 1 : Messi avantagé Ronaldo qui ne se sentirait pas soutenu pour le Ballon d'Or comme l'est Messi selon plusieurs médias espagnols, va certainement se rassurer. Son entraîneur lâche la vanne : « Et je rajoute. C'est plus difficile d'être Ronaldo que Messi. Messi a grandi dans l'équipe avec des compagnons avec lesquelles il joue aujourd'hui. Cristiano a été en Angleterre et on l'a ramené ici, dans une équipe qui était dans une mauvaise dynamique. Ces dernières années, il a dû grandir dans cette équipe, qui arrive à maturation. » Le Mou enquille sur le physique ravageur du numéro 7 madrilène qui n'est pas un avantage, au contraire : « Rien ni personne ne protège Ronaldo. Les rivaux voient le corps d'un animal et lui donne des coups. Pim ! Pim ! Et pour sortir un jaune il en faut beaucoup des " pim ! ". Pour l'autre non. Une faute et le premier jaune. Et qu'il ne le touche plus sinon c'est rouge directe. »
Acte 2 : Ronaldo est meilleur quand même Mourinho met le doigt sur un autre point, il ne joue pas au même poste : « L'un joue " 9 " ou " 9,5 ", et se promène comme ça, sur 50 m2, dans cette zone la distance vers le but est plus petite et l'espace défensif moins intense. L'autre joue sur un côté, c'est un ailier. Comment ça se fait qu'un ailier marque autant qu'un attaquant ? » Ronaldo est en plus un joueur qui n'est pas avare d'efforts : « C'est un ailier qui défend, qui à la 94ème minute est capable d'aller un faire un sprint pour défendre sur Pedro, qui allait vers le but seul. C'est un joueur qui sur les ballons arrêtés descend 20 fois parce que c'est un footballeur fondamental dans la stratégie défensive. » Avant d'ajouter : « Si on le donne au meilleur, soit on le donne à Cristiano soit on le donne à Messi. Et je demande, s'ils sont pareils, pourquoi l'un doit en gagner quatre et l'autre qu'un seul ? Non. Ce qui est normal c'est qu'un en ait trois et l'autre deux. »
Acte 3 : La fin du plaidoyer « Si Cristiano ne gagne pas le Ballon d'Or cette année, c'est parce qu'il n'est pas très sympathique, parce qu'il ne vend pas bien son image et parce qu'il ne donne pas d'interview pour s'excuser de s'être engueulé avec un coéquipier sur le terrain. » insiste Mourinho en faisant référence à l'altercation Messi-Villa à Grenade. Mais il va encore plus loin en déclarant : « Ce serait un crime si Ronaldo n'avait pas le Ballon d'Or ». Le Special One frappe fort en se plaçant aussi clairement du côté de Ronaldo comme peuvent le faire les Barcelonais avec Messi. Alors que plusieurs lobbies se mettent en place à Madrid pour soutenir Iker Casillas pour le Ballon d'Or, ces déclarations ne seront certainement pas accueillies chaleureusement.
L'entraîneur merengue en a finalement profité pour revenir sur la performance de son équipe pendant ce Clasico : « Ma préoccupation était que l'on ne joue pas au niveau de l'an passé. Car c'est ainsi que l'on pourra enchaîner une série interminable de victoires. Nous avons retrouvé notre jeu et il n'y avait pas meilleur terrain ni meilleur adversaire que Barcelone au Camp Nou pour démontrer qui nous sommes. » Mourinho termine en lançant un avertissement à ses joueurs : « 100 points c'est beaucoup, beaucoup de victoires. L'année dernière nous avons été fantastique et nous pouvons continuer ainsi si l'équipe parvient à relever la tête quand nous méritons de perdre ou quand nous sommes en train de perdre pour revenir au score et gagner, comme le font quelques un et nous jamais. »