A 19 ans, Neymar est un phénomène qui exploite son image comme aucun autre prodige ne l'a fait avant lui. Encore plus avec une coupe de cheveu pareil.
Le soleil, voilé, délivre une sombre lumière. Sur la plage, Neymar avance d’un pas décidé. Le père du jeune prodige brésilien le rejoint et les deux hommes, visiblement très complices, s’enlacent et s’embrassent. Touchant ? Pourquoi pas. Sauf que cette petite mise en scène est en fait imposée par une marque de téléphonie mobile brésilienne, dans le but de promouvoir sa toute dernière offre. Car Neymar, c’est ça : des dribbles incroyables sur le terrain et une surexploitation médiatique en dehors.
7 000 euros d’argent de poche
Rendu célèbre par ses prestations dans le championnat brésilien, et sa coupe de cheveu à l’iroquois, Neymar n’a qu’un souhait : devenir le meilleur joueur du monde. Une envie partagée par son entourage qui, s’il n’a pas grand-chose à lui apprendre question passements de jambes, veille de près à ses sorties extra-sportives. Ce sont eux qui s’occupent notamment de son salaire, qui avoisine les 450 000 euros par mois. Issu d’une famille évangéliste, le clan Neymar reverse 10% de ses revenus à l’Eglise. Sur le reste, le phénomène ne touche que… 7 000 euros ! Une régulation imposée par son propre père, soucieux de ne pas voir le capital de son poulain dilapidé dans des pots de gels (…). En prime, le gamin doit suivre des séances de média-training. Au menu, des cours de communication pour faire face à cette soudaine notoriété, et l’apprentissage de l’anglais et l’espagnol. En vue d’un futur transfert sur le vieux continent, sûrement.
Egérie d’un désodorisant pour les pieds…
Avec sa gueule d’ange, sa coupe funky et son incroyable talent, Neymar affole les publicitaires. A 19 ans, il offre ainsi ses services et son image à sept marques : Nike, Panasonic, Téléfonica et RedBull, pour les plus connus. Guarana, un soda à base de plante, Nextel, l’opérateur de téléphonie mobile, et Tenys Pé, un désodorisant pour les pieds, complètent le tableau. De juteux contrats dénichés par les dirigeants de Santos (hormis Nike, négocié indépendamment), qui détiennent 30% du joueur. Eduardo Musa, qui gère ces contrats pour le club brésilien, détaille le plan imaginé pour leur tête de gondole : « L’idée, c’est que Neymar gagne le plus d’argent possible. Évidemment, il y un risque de perturber sa formation ». Tant que les euros tombent, personne ne semble vraiment s’en soucier…
Des signes instabilités
Son entourage contrôle la partie financière comme Neymar caresse les ballons mais l’homme, lui, est difficilement domptable. En mai dernier, la presse people annonce l’existence d’une femme, mineure et enceinte de la perle brésilienne. Sur le terrain, il se brouille avec son entraineur de Santos, marche sur un adversaire et se chauffe avec le coach bolivien pour le premier match de la Copa America 2011. Des dérives qu’il faudra gommer si le joueur veut rejoindre l’Europe et Madrid. La direction du club merengue l’assure en privé : son comportement, et sa coupe, doivent changer.
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