Dans un entretien exclusif accordé au quotidien Ouest-France, Michel Platini s’est un peu échappé de son costume de président de l’UEFA, pour donner ses impressions sur divers sujets. Extraits.
L’Equipe de France sur la bonne voie
L’ancien numéro 10 des Bleus est tout d’abord un observateur attentif de la nouvelle ère que vit l’équipe de France sous la direction de Didier Deschamps, figure emblématique du football français : « Sa vie de footballeur a été formidable, sa vie d’entraîneur est formidable. Didier a toute la légitimité pour être sélectionneur. Ce sera évidemment plus facile de gagner avec des bons joueurs ». Les bonnes performances des Bleus face à l’Espagne et l’Italie ont sans doute réjoui Platini mais à l’instar du sélectionneur, il se montre prudent : « On me demande souvent si l’équipe de France actuelle compte de « grands » joueurs. Ce sont eux qui nous le diront ! Là, ils sont jeunes. On ne peut pas les juger maintenant ». Enfin, s’il a préféré ne pas rentrer en détail dans l’affaire des Bleuets, il s’est attardé sur la possible arrivée de Zinedine Zidane à la tête des Bleus : « Quelqu’un qui a l’aura de Zinedine peut être sélectionneur. J’en discute parfois avec lui, c’est à lui de trouver sa voie. Par expérience, je sais que devenir sélectionneur, sans passer par un club auparavant, ce n’est pas facile.si le président de la Fédération juge un jour que c’est la bonne personne, qu’il y aille ».
Lucide sur la situation du PSG
Après avoir justifié l’élimination de Lille et Montpellier en Ligue des Champions par la perte de leur meilleur élément (Olivier Giroud et Eden Hazard), le PSG, dernier club qualifié, était bien évidemment un sujet incontournable. Et le président de l’UEFA a fait parler son expérience du football pour juger le début de saison des hommes de Carlo Ancelotti : « C’est trop difficile d’être à la fois bon au mois d’août et au mois de juin. Ancelotti est plus malin qu’on ne le pense, il sait très bien qu’il y aura des échéances importantes à gérer plus tard. On ne pardonne rien au PSG, on lui demande de gagner toutes les compétitions. Il doit gérer ça et ce n’est pas facile ». Très attaché à son fair-play financier, Platini s’est exprimé au sujet de la possible arrivée d’un sponsor maillot au PSG pour contourner le nouveau règlement : « Les règlements qu’on met en place vont obliger les clubs à ne pas dépenser plus d’argent qu’ils en génèrent. Les dirigeants parisiens discuteront avec ceux qui ont fait les règles en temps voulu. On verra… ».
Le Ballon d’Or pour Messi ?
L’avis d’un triple Ballon d’Or à l’approche de l’annonce du vainqueur 2012 n’est pas anodin. S’il ne dit pas clairement pour qui il voterait, une victoire de Messi, pour la quatrième fois consécutive, ne l’étonnerait pas du tout : « Les records sont faits pour être battus. Thierry Henry a marqué plus de buts que moi en sélection… Si Messi gagne un quatrième Ballon d’or, c’est qu’il l’aura mérité. Et puis… à 25 ans, je pense qu’il a de toute façon toutes les chances de faire tomber un jour le record ». L’ancien international français sera donc sans doute fier qu’un talent comme Messi lui succède.