La star espagnole a été proposée au club phocéen qui n'a pas voulu donner suite. Pourtant cela aurait pu être un très bon coup marketing pour l'OM.
Moribond, ce marché des transferts ? Oui. « Parce qu'il n'a pas encore commencé », répète en cœur les différents agents du football français qui s'agitent, néanmoins, de plus en plus depuis la fin de la Coupe du monde. Mais du côté de l'Olympique de Marseille, avant même le triomphe de l'Espagne, la transaction de l'été a bien failli réveiller l'Hexagone.
La semaine dernière, José Anigo et Didier Deschamps ont reçu une proposition pour faire signer le joueur du Real Madrid : José Maria Gutiérrez, plus connu sous le nom de Guti. L'enfant terrible de l'Espagne, cité comme le plus doué de sa génération mais aussi – et surtout – l'un des plus gros gâchis de la décennie, après Mateja Kezman (sic...) « Guti était comme libre, explique un intermédiaire qui a participé aux échanges entre l'entourage du joueur et les dirigeants phocéens. Le Real ne demandait pas d'indemnités de transfert et l'OM pouvait assumer ses prétentions salariales. » Délesté de Fernando Morientes et ses 330 000 euros mensuel, après une séparation à l'amiable, l'OM avait les moyens de s'attacher les services de Guti. « Nous leur avons proposé un contrat de deux ans mais surtout un business plan sur les retombées économiques que pourraient avoir la présence d'un tel joueur à Marseille. C'était tout bénef' pour le club... »
Guti : un produit marketing Anigo et Deschamps ont écouté la proposition mais n'ont pas souhaité donner suite à ce dossier. « Ce n'est pas ce qu'on recherche, explique José Anigo, directeur sportif de l'OM, confirmant les discussions. Que ce soit sportivement ou financièrement, ça ne nous intéresse pas. » A 33 ans, le milieu de terrain espagnol pose question. Il n'a beaucoup joué ces dernières saisons, cantonné au banc de touche du Real Madrid, et sa réputation de bad boy a certainement invité l'entraîneur marseillais à la prudence, lui qui possède déjà dans ses rangs un certain Hatem Ben Arfa... Mais Guti reste un produit marketing qui aurait pu être très intéressant pour l'OM qui ambitionne de vendre 840 000 maillot à l'horizon 2016 (contre 420 000 cette saison). Sa cote de popularité n'est pas exceptionnelle en France, mais en Europe, tout le monde connait le nom du génie péroxydé. Besiktas fait le forcing Besiktas le sait et cherche depuis un mois à enrôler Guti. En plus de deux années de contrat, le club turc, entraîné par son ancien coach Bernd Schuster, lui a proposé un salaire annuel de deux millions d'euros. Le Zénith Saint-Petersbourg et Blackburn ont aussi tenté des approches. Selon nos informations, le joueur, lui, était tenté par le challenge marseillais. Vivre en France tout en participant à la Ligue des champions lui convenait parfaitement. Seul hic : ses prétentions salariales. Au Real, il émarge à 4,5 millions net par saison. Gourmand, en plus d'être vieux. Pour ces raisons, l'OM a dit non.