A 18 ans, Vincent Péricard faisait ses débuts à Saint-Etienne. Deux matchs sous les Verts et l'attaquant signait à la Juventus Turin. Il devait devenir un joueur incontournable du football français. Dix ans plus tard, Péricard vivote dans les divisions anglaises inférieures et vient de signer à Swindon Town (3e division).
Le 25 mars 2000, Vincent Péricard, jeune attaquant du centre de formation, est lancé en équipe première de l’ASSE. Les entraîneurs des Verts attendent beaucoup d’un des joueurs les plus doués de sa génération et qui a déjà attiré l’attention des clubs étrangers. Ce sera bien là le problème. La Juventus Turin n’a pas attendu qu’il prouve une quelconque valeur en Ligue 1 pour lui proposer un contrat. Une offre qui révèlera le caractère de Péricard. Avec seulement deux matchs de championnat dans les pattes, il se sent armé pour tenter d’affronter l’étranger. Le début de la fin.
S’entraîner aux côtés des Zidane ou Del Piero, c’est sans doute bon pour l’ego mais pour progresser, il faut jouer. Il ne le fera quasiment jamais avec seulement deux apparitions avec l’équipe première dont une en Ligue des Champions. A 20 ans, le futur crack ne se retrouve qu’avec quatre bouts de matchs en professionnel. Surtout, on pressent déjà que sa carrière va dans le mur, le goût du travail n’étant pas dans ses valeurs.
Péricard devient alors l’exemple même du jeune joueur français pas assez humble pour revenir au pays après un échec à l’étranger. Signer dans un club français de modeste envergure lui aurait probablement permis de reprendre sa progression. Il préfère poursuivre son chemin de l’exil. Ses débuts avec Portsmouth, alors en D2, sont prometteurs mais il se blesse régulièrement et ne jouera que 216 minutes en 3 ans ! Les Pompeys remontent en Premier League mais Péricard ne bougera pas de la 2e division où il sera prêté à Sheffield United et Plymouth. S’il recommence à jouer, il ne convainc pas pour autant. Direction Stoke City avec qui il connaîtra une montée puis quelques apparitions en Premier League.
Mais Péricard a vraiment décidé de gâcher sa carrière. Au moment où il commence à ressembler à un joueur de football, l’ancien Stéphanois se fait épingler pour la troisième pour excès de vitesse. Mieux, il ment lors de cette arrestation, prétendant que c’était son beau-père qui conduisait. La police britannique découvrira la supercherie et la justice le condamnera à 4 mois ferme. A sa sortie, il imitera Jermaine Pennant en jouant avec un bracelet électronique à la cheville.
C’est finalement la dernière fois que l’on entendra véritablement parler de lui. Rejeté par Stoke City, Péricard enchaîne depuis les clubs et a été relégué en D3 anglaise où il court le cachet (Millwall, Carlisle United). Au même étage, Swindon Town vient de lui offrir un bail d’un an et demi. A 27 ans, Péricard est déjà cramé et il ne s’agit pas d’évoquer le contrat de la dernière chance. Simplement l’occasion de poursuivre petitement une carrière qui devait l’emmener au plus haut.