Pour leur entrée en lice dans cette 27e édition de la CAN à Luanda, les Fennecs ont été écrasés par le Malawi, beaucoup plus décomplexé (0-3). L'énorme attente née de sa qualification était sans doute trop forte.
Les montées d’adrénaline ont ce défaut-là. Il faut bien qu’elles retombent un jour. Après l’émulation générée par une qualification in extremis pour la CAN, les Algériens ont vécu cette expérience amère pour leur entrée en lice face au modeste Malawi. Des Flammes (c’est leur surnom) qui ont mis le feu aux quatre coins du terrain et ont, tel un boxeur, secoué les Fennecs en ne les laissant jamais respirer. Serait-ce la visite surprise de Zinedine Zidane au Castellet en décembre qui a perturbé les Algériens ? Que se serait-il passé si Ghezzal, sur une jolie frappe croisée, avait ouvert la marque d’emblée (4e) ? Nul ne le saura. La mémoire collective se rappellera juste que l’Algérie a récolté un insultant 3-0. Un score sec et limpide qui sera difficile à évacuer dans les jours à venir. Dans cette illustration parfaite de l’histoire pot de terre contre le pot de fer, le pot de fer a donc explosé. Les joueurs sont les uniques responsables. Il est vrai que l’absence de Yahia en défense s’est cruellement faite sentir. Les Malawites ont bien compris que son remplaçant Zaoui serait bien trop tendre pour le suppléer.
Chaouchi, Bougherra et Ziani hors du coup Son manque de complicité avec Bougherra, fraîchement nommé joueur algérien de l’année, a été criante. Le joueur des Rangers, censé être le pilier de l’équipe, s’est d’ailleurs troué sur le 1er but en raison d’une mésentente avec Chaouchi (Russel, 16e). Le gardien, après avoir encaissé le but du break à la demi-heure de jeu (Kafoteka, 34e), n’est encore pas très net sur le dernier pion (Banda, 48e) en ratant complètement sa sortie. Son statut de héros national face à l’Egypte était semble-t-il trop lourd à porter… La solution proposée par les Fennecs pour répondre à l’humble talent malawite ? L’agressivité, la mauvaise agressivité. Comme ce jaune récolté par Ziani, qui a erré à Luanda comme une âme en peine, à dix minutes du terme. C’est bien maigre pour une nation qui comptait s’immiscer parmi les favoris de la compétition. Mais, on l’a vu entre le Mali et l’Angola, tout peut encore arriver.