Nasri laisse un message à Domenech
La rédaction

Harcelé par les Français, Raymond Domenech ne décroche plus son téléphone. Dommage, Samir Nasri avait à lui causer. Sur le coup des 22h40, le milieu de terrain d'Arsenal, énorme devant le FC Porto, lui a donc laissé un message. Voici à quoi il ressemble.

«Allo, coach. C’est la famille, comment va ? Vous me reconnaissez ? C’est Samir. Samir Nasri. Je viens un peu aux nouvelles. Ben ouais, ça fait bientôt un an qu’on s’est pas vu (il n’a plus été convoqué chez les Bleus depuis le 28 mars 2009). J’ai gardé votre numéro même si j’ai bien compris que vous avez effacé le mien. C’est dommage, je vous aurais même répondu en PCV. Ça m’aurait trop fait plaisir de tailler une bavette avec vous, coach. Parce que pendant des mois, ça allait pas fort. Tati est bien venue me rejoindre à Londres mais c’était dur. La grisaille, les blessures, les Anglais, surtout les Anglais… J’étais vraiment au fond du seau. Mais tout ça, c’est fini. Depuis qu’Arsène me refait jouer en milieu axial, je me régale. Mon foot est revenu, demandez aux derniers, là. C’était qui déjà ? Ouais, les mecs de Porto, qu’est-ce que je leur ai mis ! Tac-tac : 5-0. J’ai marqué qu’un but, vous me connaissez, je suis généreux. Mais il paraît qu’il est beau, à la Messi. En plus, j’ai aidé l’équipe à être dangereuse, comme dit Arsène. Mes passes en profondeur, mon placement haut, mes petits grigris, ma disponibilité ont fait mal, je crois. J’ai même sauvé un but sur ma ligne !

En plus, vous savez quoi ? Après un quart d’heure de jeu, j’ai le genou qui a craqué. Je me suis dit : «Flûte alors ! Enfin, «shit», comme on dit ici. Mais j’ai serré les dents, je suis revenu et j’ai encore cavalé. Beaucoup cavalé, pendant 70 minutes, vous me connaissez. Généreux, toujours. Mais coach, j’ai presque plus de batterie, là. Ce qu’on fait, c’est que je vous renvoie mon CV par mail et je vous mets une lettre de recommandation en pièce jointe. C’est Arsène qui a insisté, vous le connaissez. A moi, il m’a dit que j’avais ma place en Afrique du Sud : «Samir, tu as ta chance. Ne laisse personne te dire le contraire. Et si Raymond te demande pourquoi toi et pas un autre, tu lui réponds ça mot pour mot : «Je suis un milieu créateur et c’est exactement ce qu’il vous faut parce qu’il n’y en a pas en équipe de France». Moi, vous savez, la tactique, j’y comprends rien. Je prends juste les matches les uns après les autres, vous me connaissez. Je parle, je parle, c’est mon côté marseillais qui ressort mais j’allais presque oublier. Arsène me fait même tirer les coups-francs à Arsenal ! Si, si, je vous jure. J’ai cru comprendre que Titi et Yo avaient du mal à ce niveau-là depuis quelques temps. Bon, moi je dis ça mais je dis rien. C’est vous le coach, coach. On se voit le 2 mai '»