Perdu de vue depuis son exil, court, en Grèce, Camel Meriem veut se relancer à Arles-Avignon tout en gardant l'équipe de France dans un coin de sa tête. Quant à son parallèle passé avec Zizou, il s'en moque. Vous sentez-vous déjà bien intégré dans cette équipe ? Oui, ça va. Je suis arrivé il y a environ deux semaines, je prends mes marques. Physiquement, je ne suis pas encore très bien puisque j’ai repris il n’y a pas très longtemps. Il me faudra quelques matches pour retrouver mon meilleur niveau.
Vous semblez inquiet… Non, pas inquiet… J’espère juste que ça arrivera assez vite parce que l’on n’a pas trop de temps à perdre. Dans l’état d’esprit, tous les nouveaux ont une mentalité positive. Ils ont tous la volonté de s’intégrer rapidement, de se fondre dans le groupe. Après, il faudra que certains s’adaptent à la Ligue 1, que la plupart découvre.
Comment se sont noués les contacts avec Arles-Avignon ? C’est Fabrice Bertone, le directeur sportif, qui m’a appelé cet été. J’ai rencontré le président Marcel Salerno lors du match à Sochaux puis l’entraîneur Michel Estevan. Le courant est bien passé. Ensuite, ça s’est fait assez rapidement.
A Sochaux, Francis Gillot comptait vous recruter. Pourquoi cela ne s’est-il pas fait ? Je ne sais pas trop. Mais Francis Gillot, je le connais bien puisqu’il était mon entraîneur étant plus jeune au centre de formation de Sochaux. J’avais vraiment envie de travailler avec lui. Lui aussi puisque c’est un club que je connais bien, il savait que je n’aurais pas besoin de prendre mes marques. Mais l’affaire a capoté. Apparemment, ce n’est pas le seul décideur et d’autres n’étaient pas d’accord avec lui.
Sochaux, Monaco, Arles-Avignon... Vous êtes attiré par les clubs très famille… Oui, c’est vrai. En fait, j’ai toujours besoin de me sentir bien dans un club pour donner le maximum de mes possibilités. Ici, dans le style familial, c’est parfait même si les structures ne sont pas dignes des grands clubs en France. En tout cas, pas encore…
Cela veut dire que Bordeaux et Marseille, où vous avez également joué, sont moins «famille» ? C’est différent. A Marseille, la pression du résultat est constante. A Bordeaux, c’est compliqué aussi. Il y a beaucoup plus d’éléments qui rentrent en ligne de compte dans des clubs de ce standing.
«En Grèce, il y a du retard dans pas mal de secteurs»
Vous n’avez joué que quelques mois à l’Aris Salonique, en Grèce. Pourquoi pas plus ? Je n’y ai joué que six mois, de janvier à juillet. Au niveau des résultats, on a fait une bonne saison puisque l’équipe s’est qualifiée pour l’Europa Ligue et a atteint la finale de la Coupe de Grèce. Malheureusement, ce championnat n’offre pas les mêmes garanties qu’en France, au niveau des structures, du professionnalisme, des salaires… Il y a pas mal de retard dans tous ces secteurs.
Des joueurs comme Govou ou Boumsong ont pourtant eu envie de signer là-bas… C’est vrai. Mais je dirai qu’il y a un fossé entre le Panathinaikos, l’Olympiakos, voire l’AEK Athènes avec le reste des clubs. C’est un championnat à deux vitesses même si en termes de football pur, ça joue bien au ballon.
Quel est le plus beau souvenir de votre carrière ? Il y en a plusieurs : ma première sélection en équipe de France, mon premier match en Ligue 1 avec Sochaux, la finale de la Coupe de France remportée avec Bordeaux, la finale de la Coupe UEFA perdue avec Marseille.
Le parallèle établi entre vous et Zinedine Zidane a-t-il desservi votre carrière ? Personnellement, je n’y ai jamais prêté attention. Ce sont surtout les autres qui en ont parlé. Moi, je ne m’en rendais pas compte. De toute façon, il faut être clair : il n’y aura plus jamais d’autres Zidane. Lui, c’était vraiment un joueur à part. Ça ne sert à rien de comparer un tel ou un tel à lui.
L’équipe de France, vous y croyez encore ? Avant d’y songer, j’ai des objectifs bien définis à atteindre. Celui de bien me relancer avec Arles-Avignon, aider le club à se maintenir en Ligue 1 et retrouver mon meilleur niveau le plus vite possible. Après…
La retraite, vous y avez pensé quand vous n’aviez pas de club ? Non, jamais. Physiquement, j’ai encore un bon niveau. J’ai une hygiène de vie qui me permettrait de jouer encore quelques années donc, je pense que j’ai encore de beaux jours devant moi.