Entre faire l'expérience de la novicité et se confronter à la nocivité de l'expérience. Gros dilemme : l'entraîneur est souvent amené à résoudre cette équation sans réponse évidente?
Le match franco-français d’hier nous a offert un bel exemple de l’importance de l’expérience. Avant le coup d’envoi, nombreux étaient ceux qui ont pariés sur une victoire lyonnaise. Un seul argument : les apparitions récurrentes du club d’Aulas dans cette compétition européenne. Avec des récidivistes : des joueurs cadres comme Lloris, Cris, Govou, et Toulalan. Bien que tous n’ont pas été décisifs hier soir. Il n’y a pas photo de ce point de vue là aussi pour les bookmakers : la cote pour la qualification de l’OL en 1/2 finale est largement supérieure à celle de Bordeaux. Hier, la novicité girondine a fait défaut en défense. Sané, professionnel depuis moins d’un an, a été à la merci des attaques latinos qu’il a subit dans la douleur. Mais Lisandro, Bastos et Delgado ont aussi fait tourner la tête à son acolyte, Ciani. Il a fait preuve d’autant de fébrilité que lors de sa titularisation, à titre expérimental, en équipe de France le mois dernier face à l’Espagne.
Ce soir, le problème inverse, se pose à Arsène Wenger. C’est le trop d’expérience qu’il le fait se questionner. Le trop d’expérience : c’est l’expression diplomate pour évoquer l’usure et la vieillesse. Il a une question à l’esprit : qui titulariser en défense centrale ? Gallas qui revient de blessure et manque de temps de jeu, ou Sol Campbell qui a beaucoup joué depuis son transfert à Arsenal cet hiver '! Il se pourrait bien, en effet, qu’il tire la langue vilainement ce soir le doyen ! L’expérience est là… Mais le coach des Gunners craint que sa défense "tilte" sous la pression offensive des Blaugranas. Avec un Messi survolté qui a le pouvoir de défibriller les vieux cardiaques !
Et puis il y a ces joueurs qui facilitent la vie des entraîneurs. Des génies qui rassemblent la vivacité, l’insouciance et la créativité de leur jeunesse. Et disposent de la force physique et mentale d’un résistant. On pense à Rooney, Messi, Ronaldo mais aussi à Zidane qui lors de sa première titularisation en équipe de France rentre et inscrit un doublé !
Avec de tels prototypes, l’expérience n’est plus une limite… De tels joueurs mettent fin au débat entre l’inné et l’acquis ? Si Darwin les voyait, tout lui paraîtrait si simple !