Lyon a noye le Bordeaux
La rédaction

A l'issue d'un match sublime, l'OL a pris une sérieuse option sur la qualification pour les demi-finales de la Ligue des champions contre Bordeaux (3-1).Qui a vraiment intéressé ce match ? On s’en doutait un peu mais les faits sont là pour le prouver : personne en Europe n’a été intéressé par ce quart de finale franco-français. De tous les grands pays du Vieux Continent, seule la chaîne Skysport, détentrice des droits de la C1, a accepté de diffuser la rencontre mais aucun envoyé spécial d’outre-Manche n’a été dépêché à Gerland ! Bizarre tout de même puisque le vainqueur de Manchester United – Bayern United sera l’adversaire du vainqueur de la double confrontation entre Lyonnais et Bordelais. De plus, personne du côté de l’Italie et de la Belgique n’a fait le déplacement sans parler des Espagnols. Sinon, Fabien Onteniente et Clovis Cornillac étaient là.

Pourquoi Govou était remplaçant ? Il a sans doute en train de payer ses sorties médiatiques. Claude Puel l’a laissé sur le banc au détriment de Delgado, ce qui peut laisser perplexe quand on voit le match aller de l’international tricolore face au Real Madrid devant Marcelo. L’Argentin n’a toutefois pas démérité mais Blanc a compris ce petit ménage en lui collant Wendel ou Fernando sur le dos. Sans «Chelito», l’OL a été légèrement défectueux dans l’organisation du jeu vers l’avant, se montrant toutefois très dangereux sur les longs ballons expédiés en diagonale dans le dos des défenseurs latéraux bordelais très offensifs. Dans cette configuration, Delgado, alerté par Bastos, s’est retrouvé seul à seul devant Carrasso, qui s’est interposé (25e). Dans un autre contexte, Bastos, aligné à gauche, a profité de la petite taille de Trémoulinas pour marquer de près (32e) après avoir fait la misère à la défense centrale adverse quelques minutes plus tôt.

Comment Bordeaux s’est organisé sans Diarra ? Expulsé face au Pirée, Alou Diarra était suspendu, ce qui a obligé Laurent Blanc à donner les clés à Fernando et Plasil juste devant l’axe central Ciani et Sané. Gouffran était donc du coup titulaire en milieu droit. L’absence du capitaine s’est fait ressentir d’emblée sur les errances de la défense matérialisées par Ciani. Déjà auteur d’une mésentente avec Trémoulinas d’entrée de jeu qui a provoqué un corner, le défenseur international a récidivé sur le but de Lisandro, après une toile sur un dégagement de la tête suivie d’un tir entre les jambes. Ses relances ont également été médiocres. Il n’a pas été aidé par la prestation également en-dedans de son compère Sané, gros point faible des Girondins pendant tout le match.

Les Lyonnais ont-ils gagné sur le plan physique ? Oui, entre autres. Bordeaux a eu du mal à finir la rencontre en raison de sa débauche d’énergie en finale de la Coupe de la Ligue samedi soir. Comme face au Real Madrid, les Gones sont montés en puissance après la pause même si Lloris, d’une manchette miraculeuse et grâce à sa barre, aurait pu aller chercher le cuir au fond de ses filets. Avant d’évoquer le plan physique, Claude Puel avait réservé une petite surprise en alignant un axe central Bodmer-Cris. Option payante puisque le second a directement amené le but lyonnais mais en demi-teinte car le premier est impliqué sur l’égalisation girondine.

A-t-on vu Gourcuff ? La montée en puissance du meneur de jeu des Girondins s’est confirmée. Génial face à l’Olympiakos en 8es de finale, Gourcuff aurait pu être l'un des hommes clés du match. Très agressif sur le ballon, sa technique a fait la différence devant la rugosité de Toulalan. Son centre sur le but de Chamakh est un modèle du genre. Un crochet, un coup d’œil et bingo. La suite a été moins limpide, le Bordelais entrant trop dans l’entonnoir et venant chercher les ballons trop bas. 

Quel est le fait du match ? Au-delà de parades exceptionnelles des deux gardiens et un match de folie, la rencontre a été ternie par une «erreur» d’arbitrage. Alors que le match arrive à son terme, Felix Brich, arbitre du centre, se sent obligé de siffler un penalty sur une main involontaire de Chalmé dans la surface alors que celui-ci ne regardait même pas le ballon. Lisandro le transforme en prenant Carrasso à contre-pied (75e). Dur, autant que le regard de Laurent Blanc en direction du corps arbitral en fin de match. On notera également les suspensions conjuguées de Lisandro et Govou pour le retour à la suite de fautes très bêtes.

Qu’avaient fait Lyon et Bordeaux cette saison en championnat ? Le 13 décembre, les Girondins étaient venus s'imposer à Lyon (1-0) sur un but de Chamakh inscrit dans les dernières minutes d'un match très fermé. Le retour en Ligue 1, à Chaban Delmas, est prévu le 17 avril prochain.

Comment était l’ambiance ? Jean-Michel Aulas avait annoncé la 4e meilleure recette de l’histoire l’OL pour ce quart de finale aller de la Ligue des champions. L’ambiance restera donc dans les annales, comme celle régnant sur la pelouse. Très tendue, avec de nombreux contacts. Avant la rencontre, Gaëtan Huard et Maxence Flachez, interrogés aux abords de Gerland, pointaient toutefois le manque «d’étiquette Champions League», qui ressortait de l’atmosphère.