Depuis la mi-mars, en vrai créateur qu'il est, Lucho Gonzalez a sorti sa plus belle collection printemps-été. Lien de cause à effet ou pas, ses bonnes performances coïncident avec son entrevue avec Diego Maradona. Le «Diez» compte-t-il vraiment sur lui au Mondial ?
Lucho Gonzalez a entamé sa deuxième vie à Marseille le 13 mars. Ce jour-là, un certain Diego Maradona s’était alors invité au centre Robert Louis-Dreyfus pour converser avec Gabriel Heinze et lui-même. L’entrevue, couplée à la blessure de Benoît Cheyrou cinq jours plus tard, a fait l’effet d’une bombe dans la tête du «Comandante».
Depuis, il enchaîne les passes décisives (16 au total) et tire les coups de pied arrêtés avec la réussite que l’on sait. Selon toute vraisemblance, son nouveau rayonnement est donc scruté par le «Diez», qui réfléchit encore à trois noms dans sa liste des 23 pour l’Afrique du Sud. Lucho est conscient qu’il a sa chance : «Maradona ne m'a dit ni oui, ni non. Chaque joueur argentin espère être sélectionné, et il y a beaucoup de très bons joueurs pour la sélection. Moi j'espère toujours y être, j'y croirai jusqu'au bout», a-t-il confié cette semaine devant la presse.
«Lucho ne met pas assez le pied» Mais le problème ne vient pas forcément de lui et ses performances mais plutôt de son profil. Lucho possède ainsi tous les éléments d’un grand milieu offensif (vista, précision, replacement). Sauf un : la densité physique. Il paye cette carence aux yeux de Maradona. Déjà fourni en joueurs offensifs au gabarit modeste (Di Maria, Messi, Agüero), le sélectionneur de l’Albiceleste a fait le pari d’un milieu de terrain plus athlétique. Les présences de Javier Mascherano, Esteban Cambiasso, Maxi Rodriguez, Juan Sebastian Veron Veron ou Ever Banega (même si les deux derniers présentent un profil plus créatif), ne sont pas un hasard.
Ainsi, Lucho (7 buts en 43 sélections) n’a plus été appelé par le «Diez» depuis près de sept mois. Malgré tout, il possède un argument de poids pour être du voyage en Afrique du Sud : Javier Mascherano. Très amis, sur et en dehors des terrains, les deux hommes ont remporté les JO 2004 mais cela a dû échapper à Maradona. «Leur duo n’a jamais pu exister dans la continuité, assure Pablo Vicente, spécialiste argentin du quotidien Olé. Maradona lui préfère des joueurs qui mettent le pied, avec plus de caractère». Du coup, Lucho, présent au dernier Mondial en Allemagne (il s'était blessé en poules), n’a disputé qu’un seul match de qualification pour la Coupe du monde, face à la Bolivie… en avril 2009.