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La rédaction

L'ailier Julien Candelon revient sur la défaite surprise de Perpignan à Trévise (9-8) lors de la première journée de la Coupe d'Europe. Explications.

Julien, que s'est-il passé à Trévise ? C'est clair. On n'a pas su réellement rentrer dans le match. On a pas su tenir compte des conditions météo. On a pêché dans beaucoup de domaines. C'est une grosse désillusion car nous sommes partis avec le cliché habituel « le bonus ou rien » face à une équipe italienne. Sauf que pour empocher un bonus offensif, il faut déjà gagner. On est tombé de très haut. Il va falloir faire preuve de courage et d'orgueil afin d'inverser la tendance et rattraper notre faux-pas.

Avez-vous senti que le match vous échappait ? On a pris des risques, notamment en première mi-temps sous la pluie. Mais je reste persuadé que c'était le bon choix, notamment les relances de notre camp. Car eux étaient organisés pour qu'on tape et nous renvoyer les ballons au pied. Ils étaient en sous nombre défensif, mais nous n'avons pas su gérer nos relances. Du coup on s'est mis nous mêmes en difficultés. Les intentions étaient bonnes, mais nous n'avons pas su conserver les ballons, soit rester sur le terrain. Plus le match avançait, plus on se disait qu'on allait mettre la main sur le ballon et qu'on allait gagner ce match. Sauf que ce moment n'est jamais arrivé.

Avez-vous honte au lendemain de cette défaite ? Oui, un gros sentiment de honte nous anime. On avait la possibilité, de au moins gagner ce match, et on ne l'a pas fait. Un gros sentiment de honte par rapport au groupe, par rapport aux supporters qui ont fait le déplacement. Ça remet en cause tout ce qui a été fait par le passé. Cette défaite restera dans un coin de la tête.

Une première défaite, d'autant plus face à un club italien, est quasi éliminatoire. Vous y croyez encore ? Il faut y croire. Après une prestation aussi catastrophique, le meilleur moyen de se ressaisir, c'est de rebondir de suite. La réception de Northampton va nous donner très vite des indications. A savoir si la gifle prise à Trévise va nous a servi de leçon et que nous sommes prêts à une opération commando pour aller chercher notre qualification. On le saura vendredi soir.

Comment sentez-vous le groupe après cette désillusion ? On est un groupe qui se connaît bien. On a tous réagi de la même manière, à savoir une grosse déception à la fin du match. Mais maintenant, c'est fait, ça sert à rien de se lamenter. Le seul moyen de rattraper ce faux-pas, c'est de gagner la prochaine rencontre. Ça doit nous servir de motivation pour créer un exploit.

Votre prochain adversaire, Northampton, a battu le Munster. La tâche s'annonce corsée ? Contrairement au match que l'on vient de jouer, on va préparer ce match avec la peur de perdre, de griller toutes nos chances de qualification. On l'a prouvé par le passé, avec la peur, notre équipe est capable de grosses prestations. C'est dommage d'ailleurs. Et c'est peut-être ce qui nous a manqué à Trévise, la peur de passer à côté. Car personne n'aurait misé un centime sur la défaite de Perpignan. Comme quoi le rugby italien progresse. Alors que nous, nous avons régressé.