Le président de l'Olympique Lyonnais a très peu apprécié la déculottée enregistrée à Nice par ses troupes. Il a déjà dû recentrer les priorités du club rhodanien : le championnat avant tout. Et peut-être mis en relief les faiblesses tactiques du jour de Claude Puel...
«Overdose de félicitations» Que doit être la réaction première d'un président consciencieux après une défaite 1-4 ? Céder à la panique, extérioriser sa colère ou annoncer à demi-mot des mesures de répression ? Jean-Michel, c'et un peu tout ça à la fois sauf, évidemment en ce qui concerne la panique. Le président de l'OL a vivement réagi après la défaite de ses troupes au stade du Ray. Sans en faire trop, juste ce qu'il faut. «On a pris à Nice une fessée qui fait mal. Une défaite cuisante qui traduit la lassitude physique et mentale du groupe. Je pense également à Cissokho et Toulalan (adducteur) touchés. Nous n'avons pas su nous remettre en cause après notre victoire à Liverpool (2-1), victimes d'une overdose de félicitations. Nous sommes restés sur notre petit nuage, croyant que tout serait facile. Il ne faut surtout pas tomber dans l'erreur de la saison passée, lorsque nous avions délaissé le championnat. Mais cette compétition est la plus importante».
La faillite tactique de Puel Lyon n'avait ainsi plus encaissé quatre buts au cours d'un même match lors du match de Ligue des Champions au Camp Nou, face au FC Barcelone (5-2). Un autre monde. Plus près de nous, les Gones n'avaient plus chuté aussi largement depuis le 6 mai 2006 à Lille, alors que cette rencontre de fin de saison n'avait plus aucun enjeu sportif. Les notions d'humilité, déjà pointées du doigt avant même le début de la rencontre, sont donc encore présentes. Les priorités du club, peut-être déjà mal assimilées par les joueurs la saison dernière sont mieux redessinées. Claude Puel avait pourtant été briefé bien avant tout le monde et n'hésite donc pas à faire son mea culpa. C'est clair : il aurait dû faire tourner son effectif. «J'aurais peut-être dû faire tourner mon effectif mais ça, on ne le sait qu'après, avoue-t-il. Ce scénario ne nous a pas plu. En première période, on n'a pas été très mauvais. On a eu deux ou trois situations de but. Mais sur les deux incursions niçoises et les centres de Rémy, on a cédé. C'était difficile ensuite de revenir dans la partie devant une équipe niçoise qui a livré une très bonne prestation, bien en place. Pour nous, c'est un match à oublier. On n'avait ni les arguments ni l'influx pour faire plus au Ray. Nous avons toujours eu un temps de retard, un manque de lucidité. Il y a des joueurs qui tirent la langue». Oui et nous ne sommes qu'au mois d'octobre...
La saison risque d'être d'autant plus longue si Puel continue d'embrouiller ses joueurs avec moult schémas tactiques. Le technicien a ainsi décidé de changer son 4-3-3 en 3-5-2 dès le retour des vestiaires, alors que le Gym menait déjà 2 à 0, en intégrant Bastos et Ederson. Deux choix offensifs évidents mais l'organisation a totalement sombré, la défense rhodanienne étant finalement trop exposée aux contres. Mais il serait mal vu de taper sur un entraîneur, réputé frileux, qui ose se découvrir des envies offensives.