Taiwo plus saignant que cuit
La rédaction

Le défenseur nigérian de l'OM, en donnant le but victorieux contre Lyon, a retrouvé du crédit aux yeux de Didier Deschamps. Suffisant pour s'installer au poste de latéral gauche jusqu'à la fin de la saison ?Taiwo ne marque plus dans le jeu Depuis son retour de la CAN, on s’est posé deux fois la question de savoir où était passé Taye Taiwo. La première, hors du terrain, puisqu’il ne donnait plus de nouvelles depuis plusieurs jours à l’OM. La seconde, lorsqu’il était bien revenu sur la pelouse mais son esprit vagabondait ailleurs. Cette fois, ça y est : on l’a retrouvé ! Pas entièrement, certes, mais une bonne partie. De lui, de son jeu et de tout ce qui fait sa gloire depuis son arrivée sur la Canebière en 2005. Pêle-mêle, ses atouts qui sont aussi ses défauts : une joie de vivre, une insouciance, une spontanéité et une frappe de mule ! Un de ses missiles est donc venu se loger dans les filets d’Hugo Lloris dimanche soir (2-1), ce qui a fait dire à Charles Kaboré : «Heureusement que Taiwo a mis le deuxième but sinon on ne rigolerait pas. Bravo à lui, il a fait tout le travail». Il faut dire qu’il y a bien longtemps que le Nigérian n’avait pas marqué dans le jeu en Ligue 1. S’il avait marqué il y a trois mois face à Boulogne, sur penalty, son dernier but dans le champ remonte à novembre 2008 contre Saint-Etienne (3-1) !

Trop peu de frappes cadrées Une éternité pour un joueur que l’on imagine volontiers offensif. C’est là, aussi, où l’on se trompe. Ses montées vers l’avant sont concrètes, avec beaucoup de centres à destination mais ses tirs sont de plus en plus rares (hormis sur coup-franc, la semaine dernière contre Toulouse). Est-ce une consigne de Didier Deschamps, qui a peut-être jeté un œil sur les faibles statistiques de son poulain la saison dernière (moins de 15 frappes cadrées en 2008-2009) ? Bizarre, tant il peut débloquer des situations verrouillées, Puel ne dira pas le contraire. Le même Deschamps non plus : «Cela va donner plus de confiance à Taiwo, il a connu des moments difficiles. Ce soir, j'ai vu le vrai Taiwo», affirmait-il à la fin du choc olympique. Malgré son but salvateur, le problème est sensiblement le même pour le Nigérian. Il est juste déplacé dans le temps, jusqu’au retour de Gabriel Heinze (blessé au péroné), peut-être remis pour la finale de la Coupe de la Ligue samedi soir contre Bordeaux.

Titulaire en finale de la Coupe de la Ligue ? Si l’Argentin est apte, il pourrait lui passer devant même si ce serait prendre un risque car Taiwo ne comprendrait pas une mise à l’écart après avoir été érigé en héros. «Je suis si content. Depuis que je suis rentré à Marseille, je suis très excité de pouvoir jouer plus souvent et de faire de bons matches», avouait récemment ce dernier, qui ne doit pas oublier que Delgado, Réveillère ou Govou sont passés plusieurs fois sur son côté dimanche au Vélodrome. Avec un peu plus de qualité et de lucidité dans la dernière passe, les Gones auraient même pu faire la différence au tableau d’affichage. Mais Taiwo a et aura toujours le défaut d’être aimanté par le but adverse. D’ailleurs, ces trois dernières saisons, il a pris l’habitude d’inscrire trois buts à chaque fois en Ligue 1 (9 sur 11 en seconde période (!). Cette saison, il lui en manque encore un pour faire le Grand Chelem.