La version 2011-2012 de Saint-Etienne prend forme. Après Sinama-Pongolle, voici Paulão. Le défenseur brésilien doit rassurer une défense loin d'être impénétrable.
Eté 2007. L’AS Saint-Etienne, à la recherche d’un défenseur, fait signer Nivaldo, Brésilien en provenance du Portugal. Très vite, le longiligne arrière central dévoile ses limites. Dix matches, une saison et puis s’en va. Pas échaudés par ce malheureux antécédent, les dirigeants stéphanois récidivent. Un défenseur axial, brésilien, vient en effet d’arriver d’un autre club portugais, Braga. Paulão, 28 ans et un centimètre de moins que son « illustre » prédécesseur (1 m 86), s’est engagé en fin de semaine dernière avec les Verts. Un inconnu pour la majorité du grand public. Et pourtant. En juin dernier, quand tous les clubs français étaient déjà éliminés des compétitions européennes, Paulão trimballait sa grande carcasse sur la pelouse de Dublin pour la finale de la League Europa entre Braga et Porto. Une défaite (0-1), mais le sommet de sa carrière.
De Naval à Anfield
Une ascension commencée chez lui, au Brésil, où il passe six saisons. La suite ne trahit pas la logique. Désireux de rejoindre l’Europe, il emprunte l’axe préférentiel des Brésiliens et passe par la case Portugal. On y parle la même langue, et les températures sont agréables. Il atterrit à Naval où il passe trois saisons, avant de s’engager pour Braga. Cantonné au banc pendant un an et demi, il gagne sa place cet hiver lorsque Moisés, le titulaire, s’envole vers le Qatar et ses pétrodollars. Ses prestations européennes face à Liverpool et le Dynamo réveillent l’intérêt de plusieurs clubs. Séville, Montpellier, Panathinaikos et l’ASSE se renseignent sur ce joueur libre de tout contrat. Les Verts empochent la mise et font signer un bail de trois ans au Brésilien.
Un colosse
Une priorité pour le staff des Verts, fâché avec son axe central la saison passée. Sylvain Monsoreau, Bayal Sall, Sylvain Marchal et Carlos Bocanegra se sont succédés au poste, mais aucun n’a pleinement convaincu. Alors sa nouvelle recrue, Christophe Galtier la savoure : « Nous suivons Paulão depuis plusieurs mois. Il a été supervisé et analysé. Il est performant depuis décembre avec cette équipe là. On a fait le boulot comme l'ont fait d'autres clubs. Il a de la maturité et de l’expérience européenne. Il a cette capacité à pouvoir jouer axe droit et gauche. C’est un joueur très athlétique qui aime défendre ». Comprendre un défenseur très solide, très robuste. Peut être trop… L’entraîneur stéphanois est sûr de lui. Qu’en est-il d’André Morais, correspondant à Braga pour le journal O Jogo : « Ce n’est pas un joueur très rapide, ni très technique. Mais physiquement, il est impressionnant. Bon au marquage, dur sur l’homme, il est capable de marquer sur coup de pieds arrêtés ». Et oui, le Brésil ne forme pas que des amuseurs de galerie.
Il doublerait son salaire
Le joueur s’apprête à découvrir un nouveau championnat. A 30 ans, c’est le moment. Sa femme, portugaise, ne voulait pas quitter son pays. Les euros stéphanois ont fait la différence. En version officielle, ça donne ça : « Je suis très heureux d’avoir signé à Saint-Etienne. Le projet sportif est séduisant. Dans ce club, toutes les conditions sont réunies pour que je relève un nouveau challenge que représente le championnat français ». Il se dit touché par la détermination des dirigeants stéphanois : « J’ai ressenti beaucoup de motivation. Ce club m’a montré depuis trois mois qu’il s’intéressait à moi. On m’a beaucoup parlé de la popularité de l’ASSE, de son stade et surtout de l’ambiance que mettent les supporters ». Quelqu’un lui a raconté l’histoire de Nivaldo ?