Le scénario du match, la victoire acquise dans les dernières minutes et la qualification pour les 8e de finale de la Ligue des champions ne pouvaient que légitimer la joie des joueurs marseillais après le match. Mais à défaut de baigner dans une euphorie béante, certains aurait peut-être dû faire preuve d’un tout petit peu plus de réalisme. A commencer par Loïc Rémy, dont la déclaration laisse perplexe sur sa faculté d’analyse. « On a prouvé qu’on pouvait rivaliser contre de très grandes équipes », a déclaré l’élément déterminant du match en relançant les siens par son but juste avant la mi-temps.
Dortmund n'est pas le Barça ou le Real
Alors oui, aller gagner dans la bouillante ambiance de la Signal Iduna Park, plus connue autrefois sous le nom du Westfalenstadion, est une sacrée performance. Et oui, Dortmund est une très belle équipe. Une très grande, ce n’est pas la même chose. La formation allemande ne boxe certainement pas dans la catégorie des très grandes équipes européennes que sont le Barça, le Real Madrid, Manchester United, le Bayern Munich ou le Milan AC.
Une première mi-temps complètement ratée
Et si l’OM a réussi à rivaliser contre l’équipe allemande, c’est essentiellement en seconde période et plus particulièrement dans le dernier quart d’heure où les Marseillais ont fait preuve d’ultra-réalisme. Car sur la première mi-temps les hommes de Didier Deschamps n’ont pas fait le poids. Et auraient logiquement pu être menés 3 ou 4-0. A l’aller, déjà, ils avaient été plus que chanceux et sans une efficacité incroyable et un grand Steve Mandanda, ils n’auraient certainement pas empoché les trois points de la victoire.
J. Ayew : " Ils nous ont fait la misère "
Sur le contenu du match, Benoît Cheyrou fut lui, bien plus lucide, que Rémy : « On a beaucoup subi au début alors on a essayé de conserver le ballon mais on n’a pas su trop le faire. Il faut continuer l’aventure mais ne pas s’enflammer et croire que nous sommes les meilleurs du monde. » Un avis sur la prestation olympienne en première période que reprend également Jordan Ayew : « En première mi-temps on a les attendus et ils nous ont fait un peu la misère, nous avons été catastrophiques. »
Deschamps : " Nous étions en grosse difficulté "
Des analyses partagées aussi par leur entraîneur Didier Deschamps. « A 2-0, j'avais bien peur que ça ne le fasse pas du tout du tout et qu'on prenne d'autres buts parce que nous n'étions pas bien, nous n'arrivions pas à ressortir, on tentait de défendre et de balancer, tandis qu'eux mettaient beaucoup de qualité et de mobilité. Nous étions en grosse difficulté, a constaté avec beaucoup de justesse le coach olympien, avant de poursuivre son débriefing. Nous avons été plus spectateurs en 1re mi-temps. À peine avions-nous récupéré le ballon, on le reperdait. Le porteur de ballon avait trop peu de solutions. Nous avons marqué sur notre seule occasion et après, à la pause, j'ai senti que les joueurs étaient conscients d'être passés à côté. »
Les 8e de finale, vrai révélateur pour l'OM
Si en termes de résultat, les Marseillais ont fait mieux que rivaliser avec Dortmund, avec deux victoires et six buts passés au champion d’Allemagne (un petit exploit), en termes de contenu ce fut nettement différent. Et ce sera en huitième de finale quand Marseille affrontera probablement une très grande équipe du calibre du Barça ou du Real qu’on pourra voir si l’OM est vraiment capable de rivaliser avec les grosses écuries européennes.