Trois dirigeants du groupe de supporters Marseille Tout Puissant ont été condamnés pour malversations financières et abus de confiance. Leur tort : utiliser l’argent récolté grâce à la vente des abonnements à leurs propres fins.
Une chose est certaine, une telle affaire n’aurait pu avoir lieu ailleurs qu’à Marseille. La raison est simple, l’Olympique de Marseille est le seul club en France qui laisse certains groupes de supporters autogérer la vente d’une partie des abonnements annuels et donc encaisser une grande partie des bénéfices. Sur les 180 euros que coûtent un abonnement, seuls 38 sont reversés au club, le reste allant directement dans les caisses des associations de supporters. Ces dernières sont donc amenées à gérer des sommes conséquentes, ce qui pousse inévitablement à certains abus. La preuve avec cette affaire dans laquelle Louis Albertini, ex-président, a été condamné à 10 mois de prison ferme pour avoir détourné plus de 38 000 euros des caisses de l’association. Amsis Khokha, l’actuel président, écope elle d’une amende de 2000 euros pour avoir notamment utilisé cet argent pour payer des contraventions… Daniel Liccioni le trésorier de l’association, devra lui payer une amende de 5000 euros. Sa faute ? S’être servi dans la caisse pour se payer un scooter !
Une trop grande influence ? Une affaire qui met une nouvelle fois les supporters de l’OM sur le devant de la scène, après la sortie médiatique de Michel Tonini en début de semaine. Le président de l’influent groupe de supporters des Yankees a appelé les joueurs marseillais à perdre contre Montpellier ce mercredi -vœu exaucé ! - pour empêcher le rival parisien de devenir champion de France. Idem pour les South Winners, autre grand groupe de supporters, qui ont écrit dans un communiqué avant le match « Laissons gagner Montpellier(…) Que les joueurs restent à leur niveau et continuent leur série de mauvais résultats. » Une attitude jugée déplacée par l’actuel président de l’OM Vincent Labrune qui a parlé de « Folklore Marseillais ». Un folklore qui a parfois une incidence directe sur la vie du club, certains groupes n’hésitant pas à se positionner ouvertement pour telle ou telle personne dans les luttes intestines qui pourrissent le club de l’intérieur.