L'humilité bordelaise a affiché ses limites samedi soir à Rennes (4-2). Bousculés par une équipe rennaise entreprenante, les Girondins s'attendent à une soufflante de Laurent Blanc même si ce dernier est satisfait de la production de son équipe. Depuis quand Bordeaux n’avait pas encaissé 4 buts ? La dernière fois que les Bordelais ont encaissé quatre buts en Ligue 1, c'était le 9 mars 2008. C’était à Gerland, face à Lyon (4-2). Deux mondes avaient alors séparé les deux formations. Statistique à adoucir cependant puisque les Bordelais étaient invaincus depuis le 21 novembre, et n’avaient jamais été battus à Rennes depuis 2005.
Lacunes dans le jeu Le manque d’imagination offensive montrée lors de la réception de Boulogne il y a une semaine n’était pas un jour sans lendemain. En Bretagne, les champions de France ont même affiché quelques lacunes qu’on ne leur connaissait plus. Le bloc aquitain a ressemblé à une formation qui ne défend plus en équipe. Cet aspect d’équipe compacte si chère au «Président» est parti en fumée. De plus, le jeu collectif reste brillant mais seulement par intermittences, les manques se reflètent dans les deux surfaces de réparation. Et enfin, l’impact physique a été défaillant au niveau individuel.
Blessure d’Alou Diarra Plus inquiétant qu’une défaite isolée, Bordeaux a perdu son meilleur joueur et capitaine Alou Diarra. Quand on connaît son importance dans le jeu et le vestiaire girondin, Laurent Banc sait qu’il a perdu très, très gros. L’ancien Lyonnais, remplacé par Wendel, s’est blessé en début de match et souffre d’un claquage. Il devrait être absent plusieurs semaines et manquer le 8e de finale aller de la Ligue des champions contre l'Olympiakos, le 23 février en Grèce.
Comment Rennes s’y est pris ? En bon technicien, Frédéric Antonetti a multiplié les séances vidéo pour «coffrer» le jeu bordelais. La tactique était simple : un énorme pressing pour couper les lignes de passe bordelaise et, dès la récupération du ballon, un jeu très vite vers l'avant. Obligés de se réorganiser après la sortie précoce de leur capitaine Alou Diarra à nouveau blessé à la cuisse gauche, les Girondins n’ont jamais vraiment su s’adapter malgré une fin de match des plus toniques, à l’image du match en dents de scie de Yoann Gourcuff.
Comment Blanc a-t-il réagi ? «Ma défense a commis trop d'erreurs. Quand il y a autant de carences individuelles, l'adversaire en profite. Sur chaque contre au attaque de Rennes, on pouvait prendre un but. Certains, lors de la séance vidéo, vont fermer les yeux. Je ne suis pas content du match même si perdre à Rennes n'est pas déshonorant. Contrairement à ce que l'on peut penser, cela peut paraître paradoxal, je suis assez satisfait de mon équipe, nous sommes dans le vrai ! C’est la première fois, en 2010, que mon équipe joue aussi bien au football».
Comment Bordeaux va jouer sans Diarra ? Face à Boulogne, les Bordelais évoluaient déjà sans leur capitaine courage. Un signe. Le vrai problème pour Bordeaux, c’est que Diarra joue presque toujours. Laurent Blanc avait résolu ce casse-tête en intégrant Fernando à sa place de sentinelle aux côtés de Plasil. Ce schéma devrait être reconduit, sauf si Lamine Sané est relancé. Un cran plus haut, le trident Wendel-Gourcuff-Gouffran tiendra la corde pour soutenir Chamakh seul en pointe.
L’affaire Blanc a-t-elle perturbé Bordeaux ? Selon Nicolas de Tavernost, interrogé au micro de RTL, non. Mais il n’en est pas tout à fait sûr : «Nous sommes en ligne sur quatre tableaux, je ne veux pas que toute cette agitation nuise à l’équipe. En temps qu’actionnaires, nous veillerons à ce que cette agitation ne nuise pas à l’équipe. Ces diners ou il y a des présidents de club qui parlent a tort et à travers de l'Equipe de France et de son organisation, qui citent des noms pour l'organiser, ça ne profite pas au football, et nous commençons à en avoir assez, à Bordeaux.»