Dmytro Chygrynskiy, défenseur ukrainien du FC Barcelone qui n'aime ni les tapas ni les voitures de luxe, est le maillon faible du club catalan. Face aux critiques, Josep Guardiola fait bouclier. Courageux car elles sont très, très nombreuses.
Les salariés de la boutique du FC Barcelone l’avaient déjà pris en grippe. Un nom comme ça, Chygrynskiy, c’est déjà tellement long à floquer. Maintenant et c’est plus embêtant, ce sont les supporters qui l’ont dans le nez. Depuis la défaite du Barça contre le FC Séville, mardi en Coupe du Roi (1-2), le défenseur recruté à prix d’or cet été (25 millions d’euros) est la cible des quolibets espagnols : un match complètement raté, avec une implication sur les deux buts andalous, une énorme pancarte dans le dos et une réputation qui se dément jour après jour. Celui que Josep Guardiola définissait comme un «joueur fantastique, élégant et capable de sortir le ballon avec classe» déçoit. C’est un euphémisme. Annoncé comme le futur Fernando Hierro, son adaptation en Catalogne est des plus difficiles. Il a joué 8 matches (3 au Camp Nou et 5 à l’extérieur) en championnat cette saison (il ne peut pas jouer la Ligue des Champions car il vient du Shakhtar Donetsk) et cumule 860 minutes. S’il est bon dans les relances, l’ukrainien affiche quelques faiblesses notamment en vitesse. A Malaga (0-2), par exemple, il n’a même pas joué une heure (55 minutes) et un mois plus tard, devant le Real Saragosse, il est apparu très lent, nerveux et a même provoqué un penalty ! Pour finir, à San Mames, il fut celui qui a permis à l’Athletic Bilbao d’accrocher le nul (1-1).
«Il commence à parler catalan» Guardiola, qui croit toujours en lui, n’a pas pu retenir les sifflets face à Séville mais continue de le soutenir. «Le public s’est trompé en sifflant Chygrynskiy. Dima est un joueur fantastique et tout le monde peut commettre des erreurs. Chygrynskiy n’a rien à démontrer. (…) Aujourd’hui la seule chose qui lui manque c’est de s’adapter à la façon de jouer du Barça. Si quelqu’un s’est trompé, c’est moi. Pas lui». La classe Pep, comme toujours. Sauf que le Barça est tellement peu habitué à signer un aussi gros chèque pour une seule recrue,(sauf pour Zlatan Ibrahimovic qui rentabilise son transfert avec 11 buts en Liga), que tout le monde dissèque les sorties de l’Ukrainien. Et ce dernier fait peur à quelques uns des spécialistes au poste. Que tout le monde se rassure, les vrais supporters du Barça ont toujours autant d’amour à donner à leurs protégés. Ils étaient ainsi près de 7000 à assister à la séance d’entraînement des Blaugrana jeudi Mini Estadi ! Et Chygrynskiy était là. «Chacun a sa propre période d’adaptation. Il est très consciencieux, il commence à parler Catalan, ses coéquipiers le comprennent. Il est jeune, c’est un grand joueur et il a un grand avenir», défend à son tour Sergio Busquets. Cette adaptation, plutôt lente, ne vous ferait-elle pas penser à Karim Benzema ?