Comme les Bleus avant d'affronter et de battre la Roja il y a quatre ans, les Espagnols ont été houspillés par la presse paraguayenne avant le quart de finale du Mondial. Une motivation supplémentaire qui a porté ses fruits.
Il y a quatre ans, lors du Mondial allemand, la presse espagnole avait tourné en ridicule l’équipe de France. Sa cible s’était clairement personnifiée en Zinedine Zidane, jugé «trop vieux, fini». On connaît la suite, une splendide victoire des Bleus face à la Roja en 8es de finale (3-1). Les medias paraguayens, étant sans doute passés à côté de l’événement, ont décidé de fonctionner de la même manière en se moquant des Espagnols avant le dernier quart de finale du Mondial sud-africain.
Il y a deux jours, le quotidien local Cronica avait décidé de frapper fort. Vendredi, il a traité les Espagnols de «racistes», s’appuyant uniquement sur les forums des sites internet elmundo.es et 20minutes.es. Samedi, Cronica a décidé de passer la vitesse supérieure en publiant une vignette tournant en ridicule le public ibérique. Un petit bonhomme muni d’un chapeau aux couleurs guarani pose cette question à un confrère : «Sais-tu comment on reconnaît un Espagnol dans un stade de football '». L’autre lui répond évidemment : «Ben non». La réponse est risible : «C’est le seul à s’habiller en sauveteur quand on déclenche une ola». Comprenez qu’en Espagnol, le mot ola signifie vague, d’où la blague.
Toréé puis embroché Depuis le début du Mondial sud-africain, ce n’est pas la première fois que la sélection ibérique est raillée de la sorte. La presse portugaise avait déjà dessiné Cristiano Ronaldo en train de toréer un taureau censé représenter les Espagnols. Juste avant, la presse chilienne avait demandé aux hommes de Marcelo Bielsa d’«embrocher» les hommes de Del Bosque. Pour pousser le vice jusqu’à son comble, les joueurs paraguayens avaient décidé avant la rencontre de ne communiquer sur le terrain qu’en Guarani, leur deuxième langue, au lieu de l’Espagnol, leur langue officielle. Le but de la manœuvre était ainsi de ne pas donner des informations à leurs adversaires sur les coups de pied arrêtés.
Stratégie lumineuse pendant plus d’une heure, les Sud-Américains ayant un but valable refusé et même l’opportunité d’enfin ouvrir la marque sur un penalty de Cardozo, capté magistralement par Casillas ! Sur l’action suivante, la même sanction était accordée à Xabi Alonso. Celui-ci transformait la sentence mais le penalty était à retirer. Evidemment, la seconde tentative fut arrêtée. Mais ce diable de Villa a alors surgi en fin de match pour inscrire son 5e but dans cette phase finale (1-0) et qualifier son pays pour sa première demi-finale de Coupe du monde depuis 1950. A cette époque, ils avaient terminé quatrièmes. Et la presse paraguayenne n'était pas aussi dure.