Deux des grands oubliés de la liste de Raymond Domenech pour les barrages face à l'Irlande ont réagi à cette mise à l'écart. Sur le terrain pour l'un. Dans les journaux pour l'autre.
Même lorsqu'il prend 24 joueurs pour seulement deux matchs, il ne pense pas à eux. Il, c'est Raymond Domenech. Eux, une vaste catégorie de bannis, oubliés ou détestés dont Patrick Vieira et Robert Pires sont deux des plus belles pièces. Mais l'un d'entre eux n'a pas renoncé à convaincre le sélectionneur de l'emmener au Mondial si la France est conviée au voyage en Afrique du Sud. Utilisé avec plus de régularité par Jose Mourinho dans la rotation de l'Inter Milan, Vieira défend son bilan : «Je savais ma situation délicate dans la mesure où je ne suis pas un titulaire indiscutable dans mon club. Je retrouve mon niveau, ce qui est encourageant. J'ai franchi cette étape. À présent, il me faut enchaîner les matches et être régulier», reconnaît-il dans les colonnes de L'Equipe.
Une vision lucide de son début de saison qui n'empêche pas l'ancien capitaine des Bleus de reposer sa candidature. Avec fermeté et ambition. «Je sais qu'à mon poste, il n'y a pas meilleur que moi en France à l'heure actuelle. Cela peut paraître prétentieux mais j'en suis persuadé.» Ni plus, ni moins.
Son ancien coéquipier chez les Gunners, Robert Pires, a, lui, confessé publiquement ne plus croire en ses chances en Bleu tant que l'ami d'Estelle Denis sera en fonction. Dans les faits, il s'obstine pourtant à immiscer le doute dans l'esprit des observateurs. Dans une formation de Villarreal qui va mieux après un début de saison catastrophique, l'ancien Messin a retrouvé son influence au milieu de terrain. Ainsi que la voie des buts. En un mois, Pires en a compilé quatre. Deux en championnat face à Xerez et Tenerife et deux jeudi soir en Europa League contre la Lazio Rome. «Il y a un sélectionneur qui fera ses choix et les assumera», rappelle Vieira. Mais ces deux-là font tout compliquer sa réflexion.