Il ne faisait pas bon être Algérien aux abords de l'hôtel Luso, le complexe le mieux gardé de Benguela. Et pour cause, la délégation égyptienne y est logée depuis le début de la Coupe d'Afrique des Nations.
Très énervés et stressés par l'enjeu de cette explosive demi-finale, prévue
demain
, à 20 h 30, face aux Fennecs, les officiels égyptiens ne se sont pas privés d'expulser manu militari des journalistes de la télévision algérienne. Cette fois, c'est clair, le match est lancé.
Arrivé une demi-heure avant le départ de la sélection égyptienne pour le stade Municipal de Benguela, où une dernière séance d'entraînement était programmée, plusieurs joueurs égyptiens et deux membres du staff technique nous ont confié leurs impressions à 24 heures de la rencontre. Non sans avoir vérifié que leurs interlocuteurs étaient français et non pas algériens, méfiance...méfiance.
Une fois le feu vert obtenu, l'un des membres du staff technique nous a clairement signifié "la détermination et la confiance" qui règne actuellement chez les Pharaons. Une version qui diffère totalement de ce que nous avons pu constater sur place. Très tendus, plusieurs joueurs égyptiens ont tenté se divertir quelque peu en regardant la télévision ensemble, mais sans réellement trouver une sérénité. Autre signe d'une certaine fébrilité palpable, deux journalistes algériens n'ont pas pu filmer la sortie de l'hôtel des Pharaons. Priés de rebrousser chemin, nos deux confrères ont toutefois su garder leur calme malgré les menaces formulées par les officiels égyptiens.
"Vous n'avez pas à filmer nos joueurs, vous n'êtes pas de la télévision égyptienne, alors éloignez-vous!" s'est emporté l'un des chargés de communication. "Nous sommes en Angola, nous avons le droit de vous filmer à l'extérieur de l'hôtel" lui a rétorqué sans sourciller le caméraman algérien pourtant cerné par plusieurs policiers, plus calmes qu'
hier
.
Tranquilles depuis deux jours, les principales artères de Benguela sont désormais quadrillées par des militaires et des policiers. Postés devant les principaux hôtels abritant les journalistes des deux pays ainsi que devant plusieurs banques, les forces de sécurité pourraient être mises à rude épreuve,
demain
, en fin de rencontre si les supporters des deux camps venaient à se croiser...
Texte et photos de Farouk Doukhià Benguela