Marcelo Bielsa est surnommé "le fou". Sa dernière folie : un système tactique en 4-6-0 face au Honduras !
On ne peut pas accuser le Chili d'avoir "bétonné" face au Honduras. Au contraire, les hommes de Marcelo Bielsa ont dominé la rencontre et remporté un succès mérité (1-0). On se demande même comment la tête à bout portant de Waldo Ponce, à la 64e minute, a pu ne pas rentrer dans les buts : le gardien hondurien, Noel Valladares, s'en est tiré au prix d'un étonnant réflexe. Toutefois, le onze mis en place par Marcelo Bielsa comportait une curiosité : aucun attaquant n'y figurait !
En l'absence de Humberto Suazo, pas encore remis d'une élongation contractée fin mai, l'entraîneur argentin du Chili avait en effet choisi d'aligner l'habituel numéro 10 Jorge Valdivia en pointe, alors qu'on attendait plutôt Fabian Orellana, seul véritable avant-centre de son banc. Valdivia était soutenu, à gauche, par Jean Beausejour, régulièrement préposé au poste d'arrière latéral, à droite par Alexis Sanchez, cloué à la ligne de touche. Derrière ce trio, un autre meneur de jeu, Mati Fernandez, l'ancien de Villarreal.
Cette configuration particulière s'est ressentie sur le terrain : si le Chili a davantage possédé le ballon, ses joueurs offensifs ont fait étalage de tout ce qui sépare un buteur instinctif d'un pur technicien : combien de fois ont-ils tenté le dribble de trop ou la passe inutile au lieu de tirer froidement au but ? Sur ce match, les Chiliens auront gagné une réputation de "tricoteurs" talentueux mais rarement décisifs dans le dernier geste. Reste que leur aisance technique impressionnante, combinée au réalisme de Suazo, dont le retour est attendu lundi contre la Suisse, pourrait faire mal. Au pîre, Bielsa peut toujours essayer de rappeler le mythique Ivan Zamorano...