Les 7 travaux de Niang
La rédaction

Officiellement, Mamadou Niang a quitté l'OM pour relever un challenge sportif intéressant en Turquie. Celui-ci, qui se découpe en sept points, va ressembler à ça dès demain.

Grandir dans l’ombre de Guti Gheorghe Hagi a été le vrai premier footballeur de classe internationale à rejoindre la Super Lig. C’était lors de la saison 1996-1997. Depuis, quelques noms ronflants (Roberto Carlos, Ribéry, Anelka, Jardel, Kewell, Ortega) se sont greffés à celui du «Maradona des Carpates». Actuellement, quelques stars y ont encore élu domicile : Quaresma, Insua, Niang et Guti. L’ancien joueur du Real Madrid, désormais à Besiktas, est la véritable star du championnat. En Turquie, on parle de lui partout et on l’a déjà surnommé «La tornade blonde». «Depuis que Michael Jackson est venu ici en 1993, on n’avait pas vu une star aussi célèbre», pouvait-on lire sur une banderole lors de sa présentation aux supporters. Le défi de Niang sera donc de vivre dans l’ombre de cet immense talent, en claquant des buts et offrant des passes décisives.

Etre au niveau des espoirs turcs En 2004, la Turquie occupait la 7e place du classement FIFA. Une énorme performance qui s’est estompée au fil du temps. Pour offrir à leur pays un championnat fort et attractif, les clubs ont décidé de se renforcer en recrutant des stars, dont Niang Lors de ce mercato, le montant dépensé par les clubs turcs s’élève à 65,7 millions d’euros ! Il pourrait dépasser le chiffre symbolique des 87,4M€ atteint la saison passée puisque des pointures comme Adebayor, Robinho reviennent avec insistance dans les colonnes de rumeurs.

Convaincre son entraîneur, ancien attaquant Aykut Kocaman n’est pas n’importe qui. Actuel entraîneur de Fenerbahçe, ce dernier a la réputation d’être très exigeant avec ses attaquants, puisqu’il a lui-même occupé ce poste dans le club stambouliote de… 1988 à 1996 ! Il a même terminé trois fois meilleur buteur du championnat turc. Lors de sa première saison à Fenerbahçe, notamment, avec pas moins de 29 buts. Autre défi de taille pour Niang : faire oublier l’idole locale Topuz Hikmet, qui a dessiné l’emblème du club et qui est un ancien… ailier gauche (dans l'équipe de 1910).

Objectif : le titre Devancé par Bursaspor pour le titre de champion la saison dernière, Fenerbahçe n’a plus soulevé le trophée depuis trois ans. Au club depuis 1998, le président Aziz Yildirim, ancien journaliste, est surnommé «Le Florentino Perez turc». C’est lui qui a introduit en Bourse la société Fenerbahçe Sportif A.Ş. (cotée à la Bourse d’Istanbul sous le nom de FENER) et il attend forcément un retour sur investissement. Cette saison, les Stambouliotes ont déjà joué leur premier match de la saison et l’ont emporté à domicile face à Antalyaspor (4-0). Mamadou Niang a joué ses premiers instants avec son nouveau club jeudi soir en Coupe d’Europe contre Salonique (0-1). Une demi-heure de jeu au cours de laquelle il est resté muet.

Jouer sous une pression constante Le «Şükrü Saraçoğlu», du nom de l’ancien président du club et ancien Premier ministre de la Turquie, est un écrin du plus bel effet, plus petit que le Stade Vélodrome mais qui sonne moins creux. Suite à une reconstruction et aux dernières rénovations, sa capacité est désormais portée à 55 000 places. Il se trouve sur la rive asiatique d’Istanbul, dans le grand quartier de Fenerbahçe à Kadiköy. C´est aussi le stade qui a accueilli le finale de la coupe UEFA 2008-2009. Le public y est déchaîné.

Convaincre les quatre clubs de supporters Accueilli par une foule en délire grâce à sa notoriété, Niang connaît désormais l’effervescence locale. Reste à conquérir ce même public sur le terrain. Arrivé à Marseille en 2005, Mamadou Niang a mis quelques mois avant de se faire accepter par le public phocéen. Là, il aura encore moins le droit à l’erreur. A Fenerbahçe, ce sont ainsi quatre clubs de supporters qui sont chargés de chauffer l’ambiance : les Jeunes Fenerbahçe (le plus important), les Kill 4 You, les UniFeb et les Antu/Fenerlist. Tous très chauds.

Rivaliser avec Galatasaray, l'ennemi intime Depuis sa création en 1907, Fenerbahçe souffre de la rivalité avec Galatasaray, le club phare du pays. La bonne nouvelle pour la nouvelle équipe de Mamadou Niang, c’est qu’elle est la seule à avoir un bilan positif face à l’autre club stambouliote pour un bilan de 135 victoires, 115 défaites et 109 matchs nuls.