Le nerf de la paix
La rédaction

Oui, bien sûr, les rugbymen s'interdisent, par principe, de contester les décisions d'arbitrage. Nous essayons, aussi parce ce que les anciens nous l'ont enseigné, de respecter ces hommes de loi. Oui, bien sûr, Pierre Berbizier a « pété un câble »; il a même eu du mal à retrouver son calme devant la morale trop politique de son président de Ligue.

Cet épisode faisait suite à la défaite concédée par le Racing à Clermont en raison partielle d'un enchainement de décisions trop litigieuses. « Faut pas pousser Pierrot dans les orties ! » Nous avons la chance dans le Rugby, si traditionnel dans son approche éducative, d'avoir été très novateur pour la conserver, notamment grâce à la mise en place de la vidéo. Cette éducation, après laquelle tout le monde court aujourd'hui dans le foot, sans oser hurler l'urgence de la retrouver, de peur d'être targuer de réactionnaire, a toujours été « le nerf de la paix » sur les champs de patates de l'ovalie. Dans le foot, à Lyon, il parait qu'une une erreur d'arbitrage peut coûter 20 millions d'euros au club ! Trop classe non ! La vidéo doit être utilisée le plus efficacement possible Les "débordement d'enthousiasme" de Pierre B, qui d'ailleurs ne remet pas en cause, sur le fond, la supériorité de Clermont, tout comme celui de Guy Novès qui se fatigue lui-même devant un planning trop éreintant pour ses joueurs, doivent juste faire prendre conscience aux instances dirigeantes et aux patrons qui font évoluer les règles du rugby, qu'il faut de nouveau redoubler de vigilance quant aux adaptations qui s'imposent aujourd'hui: la vidéo doit être utilisée le plus efficacement possible sur toutes les actions de jeu; les poteaux doivent être, si possible, allongés comme c'est le cas dans l'hémisphère sud depuis longtemps. Il y a suffisamment de ces coquineries cachées sous les mêlées pour que nous ne nous donnions pas l'occasion de faire du mauvais esprit dans les couloirs et de ternir la belle image qu'entretien encore le rugby de toutes ses forces. Il faut donc pour cela lever les doutes et limiter les causes de discussions ou de réclamations; il faut aussi éviter toutes les occasions de rendre nos arbitres ridicules. Vous ne le méritiez pas Monsieur Berdos ! Ce n'est pas votre faute... mais c'est, peut-être encore, par les manques de moyens qui vous sont proposés, que vous serez capable de faire "les mêmes" le week-end prochain. Quoiqu'il en soit et malgré tout, nous devons absolument aider à la régulation et à l'évolution de notre rugby par ce qui a fait, pour l'instant, la différence et la noblesse de notre sport: l'éducation et la maîtrise des joueurs. A surveiller avec une extrême attention !!!