Le clan Henry a gagné
La rédaction

La guerre interne en Équipe de France a rendu son verdict. Exit Hatem Ben Arfa, Karim Benzema et Samir Nasri. Pour justifier ces choix, j'ai lu et entendu beaucoup de choses. Problème d'ego, de comportement et souci de l'intérêt collectif. J'approuve.

Mais je ne peux m'empêcher d'aller au-delà. Car d'autres explications extra-sportives sont toutes aussi importantes. Si ce n'est plus. Celles des clans en équipe de France. Ils existent depuis toujours et pas seulement chez les Bleus. Ils se forment dans les équipes selon les affinités ou les origines communautaires des joueurs. Dans le groupe France, Thierry Henry mène la danse. C'est lui le patron. Entouré d'Éric Abidal, William Gallas ou Nicolas Anelka. Le clan des anciens, des Antillais. Ensemble, ils ont eu la peau des plus jeunes. Beurs, de surcroît. Je sais pertinemment que ce n'est pas la raison de leur éviction, mais où est passée la génération black, blanc, beur de 98 ? Cette semaine, tout le monde l'a pensé, mais personne n'a osé poser la question. Ça me choque de voir que cette sélection nationale n'est pas uniquement basée sur des critères sportifs.

CAR DOMENECH N'EST PAS MAÎTRE DE SON NAVIRE

Parce que Samir Nasri est en froid avec William Gallas, parce qu'il a un jour pris la place de Thierry Henry dans le bus, il n'est pas retenu ? Mais où va-t-on ? Quand Domenech explique, à demi-mots, qu'il se prive de fortes individualités pour préserver le collectif, il avoue son impuissance. C'est un problème de management très grave, surtout pour un sélectionneur national. Il n'y a pas de joueur ingérable, seulement des gens incapables de gérer. Donnez l'équipe de France à Fabio Capello, vous allez voir s'il se prive de Benzema, Ben Arfa ou Nasri. Je comprends les choix de Raymond Domenech qui doit avant tout composer un groupe, mais ils sont pour moi un aveu de faiblesse. Il opte pour la facilité en prenant les gentils et silencieux Planus, Valbuena et consort.

C'EST DIFFICILE DE RÉUSSIR QUAND ON N'EST PAS À SA PLACE

Les dirigeants de Strasbourg s'en sont aperçus. Bastion du football français, le club alsacien jouera l'an prochain en National. La faute à cette foultitude de personnes qui n'ont fait qu'entretenir un bordel innommable toute la saison. Au final, un naufrage sportif et peut-être financier. J'espère que Strasbourg s'en relèvera. Et comment ne pas saluer la performance d'Arles-Avignon, en CFA2 il y a 5 ans, en Ligue 1 l'année prochaine. Quel pied de nez à tous ces gens qui ne jurent que par l'argent, qui donnent des leçons de football en argumentant que par des budgets ou des millions d'euros. Cette leçon est fantastique. Il n'y a que dans le football qu'on peut voir cela. Tout comme les larmes de Yohan Cabaye. Le milieu de terrain de Lille a raté un penalty très important lors du dernier match de la saison contre Lorient (2-1). Comment ne pas être touché par cet homme qui a ensuite eu le courage de s'excuser auprès des supporters. De la sincérité et du cran, en voilà un qui aurait pu faire du bien aux Bleus.