Une nouvelle défaite face à Manchester United le week-end dernier (1-3) et voilà tous les espoirs des Gunners qui s'amenuisent. Bien que séduisant dans le jeu, les Gunners ont du mal a lutter face à leurs rivaux. Les deux matches qui arrivent (Chelsea et Liverpool) détermineront si Arsenal a les armes pour convoiter un titre.« This is how it feels to be small, and that wins nothing at all ». « Voilà ce qu'on ressent quand on est petit et qu'on ne gagne rien ». Le refrain est chanté en chœur dans les tribunes de l'Emirates par les supporters des Reds Devils.
Leaders de Premier League au lendemain de la 21e journée, les hommes d'Arsène Wenger sont aujourd'hui relégués à 6 points de Chelsea. En l'espace de quinze jours, les Gunners sont passés des promesses aux doutes. Une défaite dimanche à Stamford Bridge annihilerait toute chance de couronne.
Dans son bureau du centre d'entraînement de London Colney, au nord de la capitale anglaise, le grand Arsène gamberge pour trouver la réponse à une question fondamentale: comment faire pour conquérir un nouveau titre? Certes Arsenal est agréable à voir jouer, mais cette équipe ne lève jamais de trophée dans le ciel de l'Emirates. Le dernier remonte à 2005, avant la construction du nouveau stade. La question n'est pas de savoir si Arsenal est apte à terminer à une place européenne à la fin de la saison ou si elle est capable d'atteindre les ½ finales de Ligue des champions. Tout le monde en est persuadé. La question, c'est plutôt de savoir si Arsenal est encore capable de gagner des trophés.
Le jeu ne suffit pas
Ce qui inquiète les supporters, c'est cette série de sept défaites et un match nul face à leur rivaux directs, Manchester United et Chelsea, depuis avril dernier.
Trop tendres, trop naïfs même, malgré les joueurs de talents dont dispose l'entraîneur alsacien, l'équipe transpire par sa jeunesse et son inexpérience lors des grands rendez-vous.
Arsène pourrait remettre en question sa méthode. Il n'en est rien. Il reste fidèle à ses convictions et fait confiance à la jeunesse. Mais en l'absence de titre, le technicien français ne peut pas rester de marbre. Arsenal a atteint ses limites et n'a visiblement pas les armes pour lutter contre ses principaux rivaux. Face à l'opulence de Manchester United ou l'insolence de Chelsea, 2 clubs qui présentent un déficit conséquent, Arsenal s'efforce de bâtir dans la loyauté: pas de déficit, un centre de formation performant et un nouveau stade. Peu de club et peu d'entraîneurs en Europe peuvent se targuer d'avoir un tel bilan. C'est une question d'éthique pour Arsène. C'est aussi une obligation, plus qu'une vocation. Impossible de mettre une somme considérable sur un joueur expérimenté. Arsenal mise sur le potentiel et déniche les talents. Aujourd'hui le plus dur pour l'entraîneur, c'est de conserver tous ses joyaux.
Difficile d'imaginer Arsène Wenger quitter ce système qu'il régit depuis déjà 14 ans. Malgré l'appel des sirènes du Réal, le manager refuse de quitter le navire. Mais au fond de ses pensées, bien calé dans son fauteuil à Colney, Arsène se rend compte surement des limites de son système. Une ou deux recrues d'expériences ne seraient pas de trop. Au nom du palmarès du club qui ne demande qu'à se garnir. Au nom des supporters qui n'attendent que ça. Arsenal pourrait se le permettre.