Le FC Barcelone, auteur d'un match plein de maîtrise à Londres, a dominé Arsenal mais s'est fait remonter deux buts en fin de match (2-2). Le retour s'annonce explosif, pour plusieurs raisons.Le spectacle a-t-il été au rendez-vous ? «Il va y a avoir des buts, c’est certain», nous avait confié Robert Pires avant le coup d’envoi. L’ancien Gunner avait raison. Après 1’46, déjà deux occasions signées Ibrahimovic et Busquets, toutes deux sauvées sur leur ligne par les Gunners. Sans Almunia, Arsenal aurait été mené 3-0 au quart d’heure de jeu. Le jeu de passes du Barça (65% de possession de balle), les décalages, les appels, les remises et les frappes (9 en 16 minutes) furent un modèle du genre. Concernant Arsenal, ce fut le néant total pendant une demi-heure, le temps de courber l’échine. Nasri et à un degré moindre Fabregas ont tenté de donner un influx technique mais furent limités dans leurs velléités par la sortie sur blessure d’Arshavine (28e). La seconde période fut exceptionnelle d'abnégation.
L’absence d’Iniesta a-t-elle pesé ? L’un des créateurs, avec Xavi, du FC Barcelone est blessé et a été remplacé comme prévu par Seydou Keita, qui a fait son boulot de râtisseur et de piston vers l’avant. Absorbé par l’influence et la domination des siens, il s’est même aventuré à «dézoner» pour enfoncer le clou en attaque. Sa couverture de balle et sa patte gauche ont été précieuses pour faire sortir les défenseurs londoniens. Paradoxalement, c’est sur un long ballon de Piqué, loin d’être la marque de fabrique des Blaugrana, qu’Ibrahimovic a trouvé la lumière, sur un lob astucieux devant Almunia (47e). L’attaquant suédois récidivera quelques instants plus tard avec une frappe sous la barre. On pensait alors le match terminé...
Gallas a-t-il fait une bonne rentrée ? Blessé depuis le 10 février en raison d’une blessure à un mollet, William Gallas était titulaire. Un choix risqué privilégié par Arsène Wenger qui comptait voir ce que son ancien capitaine a dans le ventre. Le défenseur international n’a pas eu le temps de pavoiser. Gallas, dépassé par les courses des attaquants catalans, en manque de repères, Vermaelen était là pour combler les brèches. Blessé bêtement, Gallas a dû sortir avant la pause (41e) devant la mine déconfite de Raymond Domenech. Une rentrée peut-être prématurée qui pourrait lui coûter la Coupe du monde.
Nasri aussi énorme que contre Porto ? Eblouissant face au FC Porto en 8es de finale, avec un but «Messiesque» à la clé, Samir Nasri a été discret en début de match mais il est monté en régime. Il a dû se coltiner le côté gauche du Barça, avec les permutations Messi-Pedro et il est même fautif puisqu’il a laissé filer Pedro pour une énorme occasion de Zlatan (6e). Peu aidé par sa défense, qui a sauté le milieu de terrain pendant une bonne demi-heure, il a dû attendre 25 minutes avant de se placer vraiment face au jeu.
Ses aptitudes retrouvées, il a déclenché une frappe enroulée tout proche du poteau gauche de Valdes (25e). A partir de là, il a enfin répondu présent, prenant peu à peu le dessus sur Pedro et ratissant les ballons importants. En attaque, il fut le joueur le plus dangereux et a été bien aidé par l’entrée de Walcott. C'est à ce moment-là que le match a basculé, le petit attaquant réduisant la marque avant que Fabregas n'égalise sur penalty (2-2).
Quel a été l’accueil réservé à Henry ? Thierry Henry n’était revenu à Arsenal qu’une seule fois depuis son départ d’Angleterre. C’était il y a trois ou quatre mois, en toute discrétion. Cette fois-ci, un peu à l’image de l’accueil réservé à Robert Pires il y a quelques mois, l’Emirates Stadium lui a fait une fête superbe lors de son entrée en jeu à la 76e minute de jeu. Des applaudissements qui ont duré en tout et pour tout 12 secondes et se sont transformés en huées dans la foulée sur son premier ballon !
Comment s'annonce le match retour ? Compliqué pour les deux équipes. Arsenal sera privé de Fabregas, suspendu et peut-être de Gallas et Arshavine, sortis sur blessure. Le FC Barcelone, lui, sera privé de sa défense centrale type puisque Puyol a été expulsé et Piqué a pris un carton jaune. Avec Milito, Yaya Touré pourrait donc passer dans l’axe, comme il l’avait déjà fait en finale de la dernière Ligue des champions.Les Gunners ont 20% de chances de se qualifier.