LASSE touche le fonds
La rédaction

On connaît désormais le nom du fonds de pension qui pourrait entrer dans le capital des Verts. C'est la firme Global Emerging Markets. Elle pourrait apporter 20 millions d'euros dans les caisses stéphanoises.

Avril 2010. Confronté à la lente agonie sportive de son club, et à une situation financière des plus préoccupantes (voir par ailleurs), Bernard Caïazzo s’envole pour New-York au début du mois. Son programme ? Plusieurs rendez-vous avec la direction d’un fonds de pension américain, susceptible d’investir à l’AS Saint-Etienne. Caïazzo n’en est pas à son coup d’essai, ni au début du processus, lui qui, depuis plusieurs mois, se démène pour augmenter le capital. Une mission dans ce sens avait d’ailleurs été confiée, deux ans auparavant, à Luc Dayan, connu pour restructurer les clubs, afin qu’il déniche des clients. Sans succès, les deux entreprises intéressées ayant finalement reculé devant le mode de gouvernance du club forézien.

Caïazzo, cette fois, vise plus haut. Beaucoup plus haut. Il est en passe de « signer » un fonds de pension. A hauteur de 20 millions d’euros en échange de 40% du club. Roland Romeyer, l’autre président, s’y oppose, privilégiant la piste d’investisseurs locaux. Début mai, alors que les Verts ne sont pas sauvés en L1, Caïazzo et Romeyer rencontrent les dirigeants américains. Cette fois à Paris. Le dossier avance, sans que le nom du fonds ne soit dévoilé. C’est désormais chose faite : il s’agit d’une firme new-yorkaise, Global Emerging Markets. Crée en 1991, ce fonds pèse 3,4 milliards de dollars et a déjà finalisé plus de 280 transactions dans 60 pays. Son grand patron, Chris Brown, a pour le moins été surpris d’être contacté par le 10sport. « Je ne sais absolument pas de quoi vous parlez, mais, de toute façon, je vous informe que nous ne commentons pas nos investissements auprès d’autres sociétés. » Avant d’évoquer les résultats de l’équipe de France au Mondial et de barrer la route à notre quotidien pour toute autre conversation auprès de son service de communication…Global Emerging Markets, on s’en doute, ne vient pas à Saint-Etienne pour le plaisir. Le fonds espère dégager un bénéfice de 25%. « Si un groupe nous rejoint, ce ne sera pas par amour du football comme nous, mais pour des motivations économiques, parce que ses dirigeants croient dans le club », estimait Bernard Caïazzo. Croire aux Verts à l’heure actuelle ? Pourquoi pas. Surtout aux Etats-Unis…