Très remonté contre l'arbitrage du béninois Koffi Codja, le sélectionneur algérien, Rabah Saâdane n'a pas caché son indignation et son incompréhension quant à la désignation du referee pour une telle rencontre.
« L'arbitre a expulsé gratuitement notre meilleur défenseur, c'était planifié bien avant, s'est emporté le sélectionneur algérien. Il faut voir la réalité: le match, c'est l'arbitre qui l'a fait basculer, c'est clair et net. L'Egypte est soutenue par la Confédération africaine de football. »
Décrié pour avoir expulsé trois joueurs algériens, dont deux semblent justifiées (Chaouchi et Belhadj), M. Koffi Codja est loin d'avoir fait l'unanimité aussi bien côté algérien que chez les Pharaons. « Cet arbitre est à l'image de la grande majorité de ceux qui officient sur le continent, incompétent et loin d'être à la hauteur pour une telle rencontre, nous a confiés un membre du staff technique égyptien entre deux embrassades avec des supporters cairotes. Je pense que le premier avertissement infligé à Halliche pour une faute sur notre gardien, Essam El Hadary, paraît très sévère. Par contre, l'arbitre aurait dû expulser le gardien Chaouchi après avoir reçu un coup de tête. »
"CE TYPE EST LA HONTE DE L'AFRIQUE" Désigné en premier lieu pour arbitrer Algérie-Egypte, l'arbitre sud-africain Daniel Benett (le meilleur du continent africain) a finalement été déprogrammé en raison du refgus des Egyptiens. Pour rappel, les Fennecs et les Pharaons s'étaient affrontés sous son sifflet, à Blida, pour une victoire des coéquipiers de Karim Ziani (3-1). A l'issue de cette rencontre, le staff égyptien avait crié au complot, mettant en avant certaines décisions arbitrales. En coulisses, le président égyptien Samir Zaher a donc finalement réussi à faire désigner Koffi Codja pour la rencontre d'hier soir. Souvent très loin des actions, l'arbitre béninois aura au moins eu le mérite de ne pas faire jouer les arrêts de jeu en fin de seconde période. Mais comment ne pas fustiger l'attitude des responsables de la CAF, "incompétents et pro-égyptiens" à en croire les délégations algérienne et...camerounaise. Eliminés au tour précédent dans une rencontre émaillé de deux fautes d'arbitrage préjudiciables, les Lions Indomptables ne se sont pas privés de tirer à boulets rouges sur l'indéboulonnable président de la CAF, le...camerounais Issa Hayatou, accusé de complaisance avec l'Egypte par son propre camp. "Au lieu de servir nos intérêts, Hayatou se plie en quatre pour faire plaisir aux Egyptiens, nous avait confié un proche du président de la fédération camerounaise (Fécafoot). Ce n'est pas un hasard si le siège de l'instance fédérale se situe au Caire. Je me souviens encore des humiliations qu'avaient subi plusieurs membres et joueurs du club du Coton Sport de Garoua lors de leur arrivée au Caire en vue d'une rencontre de Ligue des Champions. Ils avaient été rabaissés et Hayatou n'avait même pas bronché. Ce type est la honte de l'Afrique."
LES ERREURS DE SAADANE
Revenons plutôt au jeu. Bien que les Fennecs se soient sentis par l'arbitrage, la gifle adressée par les coéquipiers de Mohamed Zidan ne souffre d'aucune contestation au regard du jeu pratiqué par les Egyptiens. Facile, me direz-vous, lorsqu'une formation se ballade sur la pelouse face à un adversaire réduit à 9 puis à 8 dans les derniers instants de la partie. Certes, mais exceptés Belhadj (avant son tacle assassin), Meghni, Ziani, Yahia et Bougherra, les Verts n'ont jamais été en mesure de hausser leur niveau de jeu comme ils l'avaient admirablement réalisé face aux Eléphants ivoiriens. "C'est déjà difficile de tenir la dragée haute à l'Egypte à onze contre onze, alors à huit...Nous sommes tombés face à une solide formation qui pratique un très bon football. Mais, je reste persuadé que cet arbitre a faussé la rencontre" relativisait Anthar Yahia après la rencontre.
Auteur d'un coaching payant contre la Côte-d'Ivoire, avec notamment les entrées de Bouazza et Abdoun, le coach algérien, Rabah Saâdane a cette fois commis deux grosses erreurs tactiques à en croire de nombreux observateurs présents à Benguela. "Saâdane aurait certainement dû incorporer du sang neuf après la pause, avec Bouazza et Ziaya en lieu et place de Matmour et Ghezzal, s'insurgeait un technicien français proche de la fédération algérienne. Au lieu de celà, il fait sortir l'un des meilleurs algériens ce soir, Mourad Meghni au profit de Laïfaoui, un... défenseur. C'est à n'y rien comprendre".
Aussi douloureuse soit-elle, cette défaite des Fennecs pourrait à cinq mois du mondial les faire redescendre de leur nuage et les pousser à redoubler d'efforts en vue du grand rendez-vous de juin prochain. Avec pour objectif avoué, une qualification au second tour. Un rêve bien loin d'être inaccessible...