L'actuel adjoint de Bob Bradley, Pierre Barrieu, sera le seul représentant français en huitièmes de finale.
À 38 ans, après avoir vécu plusieurs années dans l’ombre des différents coachs avec lesquels il a entrainé, le Mosellan connait enfin son heure de gloire. Totalement inconnu il y a de ça quelques jours, Barrieu peut maintenant savourer le fait qu’il est le seul Français à avoir réussi sa Coupe du monde après l’élimination des Bleus et peut-être celle de l’arbitre Stéphane Lannoy. Cet ancien préparateur physique a connu un parcours pour le moins atypique. En effet, il n’a jamais réussi à percer en France puisque « le diplôme de préparateur physique n’existait pas en France », explique-t-il. Il décide donc de s’envoler vers les Etats-Unis, terre de ses exploits, pour passer le diplôme. À l’été 98, il traverse l’Atlantique et s’installe dans un pays où habite déjà une partie de sa famille. C’est alors que le conte de fées commence.
Un véritable conte de fée
La suite ? Une équipe universitaire en Virginie et une incroyable série de 23 matchs sans défaite. De quoi lui ouvrir des portes : il est nommé préparateur physique des moins de 18 ans américains. Pierre Barrieu rattrape son rêve américain. Il intègre les A américains pour la Coupe du monde 2002. Ces derniers s’incrustent en quarts de finale à la surprise générale. La fédération prolonge le contrat du « frenchy ». Désormais, il est reconnu et respecté par tous les Américains puisqu’il incarne parfaitement l’idée de l’« American Dream ». Celui qui juste avant la Coupe du monde voyait les Etats-Unis aller très loin dans la compétition, sait qu’à partir des huitièmes de finale « ce sera du match par match où tout peut arriver ». De plus, « On a prouvé qu’on pouvait battre n’importe qui » explique-t-il après une Coupe des Confédérations exceptionnelle et une victoire face à l’Espagne invaincue depuis des lustres. Preuve d’un gloire naissante, Pierre Barrieu s’est même permis de donner des conseils sur le soccer à l’ancien président des « Yankees », Bill Clinton, après le match contre l’Algérie. Bel exemple de réussite à la Française. Enfin, après 12 ans aux Etats-Unis, l’adjoint estime avoir progressé et aimerais « revenir en Europe, trouver un club européen, en Angleterre, en Espagne ou en Allemagne » mais dans un poste d’adjoint, « J’aime être le gars dans l’ombre » explique-t-il en riant.