Conformément à la volonté, essentiellement financière, de la Confédération africaine, la CAN est partie ce dimanche soir à Luanda dans un étrange sentiment de malaise. Même l'incroyable remontée du Mali face à l'Angola (4-4) n'a pas fait oublier le contexte.
Une minute de silence, en mémoire des trois personnes décédées dans l’attentat visant la sélection togolaise, a bien été respectée par les spectateurs du stade du 11 novembre. L’hymne du Mali a même été parfaitement respecté, donnant une impression de recueillement. Mais la gêne n’a pas disparu. Car en dehors de ces secondes, peu de choses rappelaient à Luanda le drame qui s’est déroulé vendredi. Le peuple angolais était venu fêter ses joueurs pour une compétition qu’il attend depuis plusieurs années. C’est donc dans une ferveur que l’on pourrait juger déplacée que la rencontre d’ouverture face au Mali s’est déroulée.
Et très vite, les spectateurs du 11 novembre ont sans doute oublié les événements du début du week-end, l’Angola enflammant ses supporters avec un doublé de Flavio en fin de première période (36e et 42e). Les coéquipiers de Seydou Keita, curieusement remplaçant en début de rencontre, étaient en train de sombrer dans l’étuve de Luanda, encaissant un troisième but de Gilberto sur penalty après une faute du Niçois Bagayoko (67e) puis un quatrième sur un autre penalty transformé par Manucho (74e). Mais la CAN a sans doute connu l’un de ses plus grands retournements de situation, les Maliens parvenant à égaliser avec le doublé de Seydou Keita (77e et 93e) ainsi que les buts de Frédéric Kanouté (88e) et du Clermontois Yatabaré (94e). C’était superbe. Pas suffisant pour passer totalement à autre chose.