Parce qu'il a soi-disant retrouvé le plaisir de jouer, Ronaldinho fait une énorme saison au Milan AC. D'accord, mais une autre explication vaut aussi : Ronnie marchait trop souvent sur Kaka la saison dernière.
Un système de jeu bien plus offensif que sous l’ère Carlo Ancelotti, un discours déjà célèbre sur une table dans les vestiaires devant ses coéquipiers et une joie de vivre retrouvée. On a bien retrouvé Ronaldinho. Le Brésilien, encore buteur en Ligue des Champions il y a dix jours face à Manchester United, est le meilleur joueur du Milan AC cette saison après avoir connu des jours sombres depuis on arrivée en Lombardie en 2008. Avec 24 matches comme titulaire en Serie A et 9 buts (dont 4 penalties), Ronnie fait l’unanimité auprès de son entraîneur Leonardo. Ce dernier a su trouver les mots pour rebooster son poulain l’été dernier mais a surtout pu compter sur un élément décisif : le départ de Kaka au Real Madrid.
En effet, l’entente entre les deux Brésiliens n’a jamais vraiment sauté aux yeux. Les deux bougres occupaient les mêmes zones, se marchaient dessus et mangeaient leurs propres espaces, au milieu comme sur le côté gauche. Ancelotti n’a jamais su résoudre cette équation. «Ronaldinho vit un moment spécial. Il est redevenu un élément décisif dans l’épanouissement de l’équipe, qui pratique un des jeux les plus captivants d’Europe», confirme Roberto de Assis, frère et agent du crack rossonero.
Plus passeur décisif que Kaka Les chiffres ne trompent pas. Aux deux tiers de la saison, le Milan AC est plus proche de l’Inter que la saison dernière – quatre points au lieu des onze – et n’a plus perdu à San Siro depuis le 23 septembre passé ! «L’Inter doit faire attention à nous et garder un œil dans le rétroviseur», assure Pato qui sait de quoi il parle. Il est ainsi le joueur qui bénéficie le plus des caviars de Ronaldinho. Le jeune attaquant brésilien a ainsi marqué 6 buts sur passe décisive de son compatriote ! C’est dans ce secteur du jeu que Ronnie a le plus progressé. Plus utile dans l’entrejeu, il est disponible et souvent décisif sur son aile où il repique dans l’axe (pour frapper) ou déborde à sa guise (pour centrer).
A ce stade de la saison, Kaka avait inscrit le même total de buts que Ronnie toutes compétions confondues (11) mais ce dernier le domine largement au niveau des passes décisives : 14 contre 5. N’en jetez plus, la coupe est pleine ! Mais pas encore assez pour Silvio Berlusconi : «J’ai ordonné aux joueurs qu’ils ne fassent pas de sortie nocturne durant les deux jours précédant les matches». C’est aussi pour ça que Ronnie va si bien sur un terrain.