Ils se detestent
La rédaction

Maradona et Pelé ont profité de la Coupe du monde pour remettre sur la table un contentieux qui commence à dater. Fierté mal placée, jalousie excessive, voici un petit historique de leurs joutes verbales « musclées ».

Regardez bien la photo qui illustre cet article, elle ne date pas d’hier. Le « Roi Pelé » et Diego Maradona, bras-dessus bras-dessous, tout sourire (un peu crispé quand même), cela n’arrivera très probablement plus jamais. Ces deux-là se détestent cordialement et le font savoir à qui veut l’entendre. Avec en filigrane de cette histoire la rivalité pour savoir lequel des deux est le meilleur joueur de l’histoire, il était impossible que ces deux personnages à l’égo surdimensionné trouvent un terrain d’entente. 

Avril 2008, Pelé a la bonne idée de suggérer que Maradona soit destitué de tous ses titres puisqu’il a été prouvé qu’il s’était dopé en 1994. Une proposition pas vraiment du goût de l’Argentin qui répliqua dans la foulée : «Lui aussi a un côté sombre. J'ai entendu beaucoup d'histoires sur lui. Je pense qu'il aurait mieux fait de rester tranquille». Maradona sort la méthode du mafieux, qu’il a du apprendre lors de son passage au Napoli…

En 2009, nouvel épisode. Diego Maradona est élu meilleur joueur de football de l’histoire, ce qui est bien, mais à l’issue d’un vote sur Internet pas vraiment fiable, ce qui est moins bien. Peu importe, El Pibe de Oro tient là de quoi fermer le clapet de son meilleur ennemi : « Je ne suis pas meilleur que lui. L'important c'est qu'il y a eu un vote des gens et que Pelé a fini deuxième. Cela on ne me l'enlèvera jamais. » La modestie revue et visitée par « El Diez ». Il ajoutera même : « J'ai joué pendant dix ans dans le football européen, alors que Pelé n'a joué qu'en Amérique du Sud. D'accord, lui, il a gagné plusieurs coupes du Monde. Mais jouer en Europe, c'est autre chose. » Quelque temps plus tard, profitant des soupçons qui pesaient sur Robinho et Ronaldo dans une afire de drogue, Pelé remit une couche sur Maradona : « Un mauvais exemple pour la jeunesse ». Ce à quoi, le sélectionneur argentin avait répondu, non sans une certaine classe : « Que voulez-vous que je réponde à quelqu'un qui a perdu sa virginité avec un homme ? », reprenant des révélations d’un journaliste anglais, démenties depuis.

De cette inimité, Maradona puisera peut-être une force pour remporter cette Coupe du monde et prendre un avantage décisif dans le duel qu’il se livre depuis toujours et pour longtemps, probablement.