Auteur d'un triplé, le premier de cette Coupe du monde, l'attaquant du Real Madrid est le grand artisan du succès argentin face à la Corée du Sud.
Une tête piquée à bout portant, à cinq mètres des buts (33e). Un ballon poussé au fond de cages désertées (75e). Une seconde tête croisée sur un centre d’Agüero (79e). Les trois buts inscrits par Gonzalo Higuain face à la Corée du Sud ne sont ni les plus beaux, ni les plus difficiles de sa carrière. Mais en terme d’importance, ils se classent parmi les plus hauts faits d’armes de l’attaquant madrilène. En assurant la qualification argentine lors d’un match plus serré que son score ne le laisse percevoir, celui-ci a enfin montré qu’il pouvait être décisif.
A première vue, les statistiques de l'Argentin sous le maillot merengue ne trahissent aucune faiblesse : 49 buts en 66 matches de Liga ces deux dernières saisons. Problème, Higuain (22 ans) a gagné une réputation de joueur absent des grands rendez-vous. Il n’a par exemple jamais marqué le moindre but face au Barça. Les supporters lyonnais se souviennent pour leur part de son face-à-face perdu en quarts de finale de la Ligue des Champions : après avoir effacé Lloris, le numéro 20 avait tiré sur le poteau ! Et le Real avait été éliminé… Plus généralement, Higuain est du genre à corser l’addition jusqu’à 3 ou 4-0, après que Cristiano Ronaldo a fait la « vraie » différence en ouvrant la marque.
En Argentine aussi, Gonzalo est contesté. Propulsé titulaire avec seulement cinq sélections dans les jambes, et alors que son sélectionneur a longtemps semblé ne pas compter sur lui, il a contraint Diego Milito, habitué à briller lors des grands matches (c’est lui qui a inscrit les deux buts de l’Inter en finale de la C1) à cirer le banc. Avec ce triplé, le buteur argentin justifie la confiance de Maradona autant que celle du Real, qui vient de prolonger son contrat jusqu’en 2016.
Rappelons qu’en 2006, Raymond Domenech avait tenté de sélectionner le natif de Brest en équipe de France. Celui-ci avait refusé l’invitation. Au vu des performances actuelles des attaquants bleus, l’idée n’était pas si mauvaise…