France-Ukraine : le joueur à craindre
La rédaction

Avant chaque match de l'équipe de France dans cet Euro 2012, la rédaction du 10 Sport vous dresse le portrait du joueur dont les Bleus devront se méfier. Qui peut faire basculer le match du côté ukrainien ?

Plus personne ne l’attendait à pareille fête. Promis au banc, Andreï Shevchenko a surpris tout son monde en inscrivant un doublé décisif contre la Suède lundi soir (2-1). Et se place désormais comme la menace numéro un pour les Bleus, tout à l’heure à Donetsk (18h). Ce sera, quoi qu’il arrive, l’une des belles histoires de cet Euro 2012. Celles qui font le charme de ce type de compétition où tout peut se passer, surtout les plus improbables. A bout de souffle, remplaçant lors des matchs de préparation après une saison quasi blanche au Dynamo Kiev, le vieillissant Andreï Shevchenko, 35 ans, a d’ores et déjà marqué l’Euro de son empreinte. « Il a fait une carrière remarquable », jugeait hier Hugo Lloris en conférence de presse. Elle est, on lui accorde, plus derrière que devant lui, mais elle continue de s’écrire au présent. Titularisé à la pointe de l’attaque à la surprise générale lundi soir contre la Suède (2-1), le Ballon d’or 2004 a inscrit de la tête les deux buts ukrainiens de la soirée. Deux réalisations décisives, en six minutes, qui ont offert à l’Ukraine une victoire historique, sa première pour son premier Euro. Comme un miracle. D’autant que jusque-là, durant cinquante-cinq minutes, Shevchenko n’avait pas touché terre.

Aura-t-il récupéré physiquement ?
Peut-il refaire le même coup face aux Bleus ? C’est l’espoir de tout un peuple. Mais la capacité de « Cheva » à enchaîner les matchs dans une compétition resserrée comme l’Euro est sujette à débat. On le voit mal, quatre jours après le match contre la Suède, être au meilleur de sa forme, lui qui a été victime d’un accident de voiture anecdotique et sans gravité lundi soir après le match. S’il est arrivé frais en sélection (il n’a joué que 22 matchs avec le Dynamo Kiev cette saison), ménagé une bonne partie de la saison, l’ancien attaquant du Milan AC et de Chelsea n’a plus l’habitude, ni les jambes, pour jouer tous les quatre jours. Lundi, il n’est sorti qu’à la 81e minute, au bout du rouleau. Avant ses deux buts, on l’avait déjà vu épuisé, avec ce coup de reins en moins qui fit tellement mal par le passé, notamment lors de ses années milanaises. « Il n'a plus ses jambes de 20 ans mais il est tellement intelligent dans ses déplacements qu'il arrive encore à être efficace », fait remarquer Laurent Blanc, qui le connaît bien pour l’avoir affronté par le passé.

Une menace sur coup de pied arrêté
Le sélectionneur des Bleus ne compte pas pour autant faire une fixation sur Andreï Shevchenko même si, il l’a reconnu, celui-ci reste la menace numéro un. « L’équipe d’Ukraine, c’est un bloc. On ne va pas faire une fixation sur Shevchenko mais c'est un garçon à surveiller. Evidemment, on aura un œil attentif sur lui. Il a l'art de se faire oublier », analyse Blanc. « Il faudra avoir un œil attentif sur lui parce qu'il sait se faire oublier. Il sait être décisif », renchérit Hugo Lloris. C’est ce qu’il a fait lundi contre la Suède, en renard des surfaces, à l’image d’un Mario Gomez. Mais là où les Bleus devront plus que tout se méfier de lui, c’est sur coup de pied arrêté, où ils sont souvent pris. Face à l’Angleterre, Lescott s'est joué de la défense française dans les airs pour battre Lloris de la tête sur un coup franc de Gerrard venu de la droite. Contre la Suède, « Cheva » a marqué son deuxième but en reprenant un corner de Konoplianka de la tête au premier poteau. « Quand un joueur français sera dans son périmètre, il va falloir qu'il soit à une distance d'intervention et non pas un petit peu trop loin, comme sur le but de l'Angleterre », souligne très justement Laurent Blanc. Privé un finisseur comme Shevchenko du moindre espace, voilà la clef du match...

Par Gary De Jesus et Gauthier Kuntzmann