Ce soir, pour son deuxième match dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2014, l’Equipe de France reçoit la Biélorussie. Une opposition à priori à la portée des hommes de Didier Deschamps mais qui peut réserver quelques surprises. Aurélien Montaroup (Caen), seul Français à avoir évolué dans ce pays de football méconnu (au Dynamo Minsk), nous éclaire sur les forces en présence.
Anton Putilo : le successeur de Hleb En Biélorussie, la star s’appelle Alaksandr Hleb. Passé par Arsenal et Barcelone, le milieu de terrain n’a toutefois jamais réussi à s’imposer en Europe mais conserve une grande popularité dans son pays natal. Face à la France pourtant, il n’aura pas l’occasion de briller. Forfait, il laissera sa place à celui qui semble partie pour le détrôner dans les cœurs de l’Est : Anton Putilo. Aurélien Montaroup, qui l’a côtoyé au Dynamo Minsk pendant près de 3 saisons, ne tarit pas d’éloges à son égard : « Sa dernière saison à Minsk, il avait été énorme, avant de signer à Fribourg. C’est un milieu offensif très vif, avec un jeu court, capable de faire la différence à tout moment. Avec sa vitesse d’exécution, attention à ce qu’il ne provoque pas un penalty. ». S’il n’est pas très efficace devant les buts (3 buts en 17 sélections), Anton Putilo (ou Putsila selon les pays) constituera le détonateur de la machine biélorusse face aux Bleus. Un joueur à surveiller et qui donnera sans doute du fil à retordre à la triplette Mavuba, Cabaye et Capoue.
Vitali Rodionov : le Gameiro prolifique Chaque année, la Ligue des Champions offre son lot de clubs anonymes lors de la phase de poule. Parmi les noms qui reviennent le plus souvent, celui du Bate Borisov apparaît en bonne position. Le club biélorusse s’est assuré au fil des saisons une place de choix dans l’élite du football européen. Et il le doit en grande partie à Vitali Rodionov. Auteur de 50 buts en 116 matchs, il a grandement participé au retour au premier plan du Bate Borisov grâce à une efficacité certaine dans la zone de vérité : « Il faudra le surveiller comme le lait sur le feu. C’est la copie conforme de Kevin Gameiro. Un attaquant de poche, très tonique au démarrage. S’il a une occasion dans la surface, il la mettra au fond. ». Souhaitons pour la charnière Mbiwa-Sakho que Rodionov soit aussi prolifique que l’attaquant parisien ce soir au Stade de France.
Renan Bardini Bressan : le Brésilien naturalisé Partenaire de Rodionov à Borisov, Renan Bressan a également été l’un des artisans de la réussite du club grâce à des qualités indéniables : « Techniquement il est très fort, y compris sur coup de pied arrêté. » concède Montaroup. Arrivé de son Brésil natal en 2007, le milieu polyvalent a d’abord posé ses valises au FK Gomel avant de rejoindre le champion de Biélorussie en 2010. Malgré le choc culturel évident, il s’est imposé comme l’un des rouages essentiels de Borisov, au point de se voir proposer la nationalité biélorusse la même année. Une offre qu’il a acceptée contrairement au défenseur de Caen : « Pour être naturalisé, il faut être depuis 3 ans dans le pays. Comme je suis arrivé en octobre 2008 à Minsk, j’aurais pu être sélectionnable. Bressan a pu disputer les JO, dont un match contre… le Brésil. Et moi, j’aurais peut-être pu jouer contre la France… Mais je ne regrette pas mon choix. Jouer pour une sélection ne relève, à mes yeux, pas uniquement d’un choix sportif. ». Ce soir, Bressan n’aura pas de scrupules à mettre au supplice la défense française. En effet, les Biélorusses sont dans l’obligation de décrocher un résultat après leur défaite inaugurale à domicile face à la Géorgie (0-1).