Privé de Ligue des champions cette semaine suite à son expulsion en fin de match face au Bayern Munich, Adil Rami s’est confié au quotidien nordiste Nord Eclair. Entre souvenirs, ambitions et confidences.
« Paris pourrait dépenser le double, il n'aurait pas suivi » Adil Rami et le LOSC, c’est une longue histoire. Et le défenseur ne l’oubliera jamais. À l’occasion du match de Ligue des champions entre Valence, son club actuel, et Lille, son club de cœur, Rami est revenu sur ses années dans le Nord où il n’y a pas découvert que le haut niveau : « J'ai découvert la vie, le foot, ça restera la ville et le club de mon cœur », analyse-t-il dans Nord Eclair. Adil Rami, c’est en quelque sorte une histoire à la Steve Savidan, l’autre icône du football nordiste. Footballeur amateur à Fréjus et travaillant pour la mairie de la ville, il possède un parcours atypique. Et c’est ce qui rend l’histoire encore plus belle. Arrivé en 2006, il devient un cadre indispensable à partir de la saison 2008/2009. Pourtant, l’histoire aurait pu tourner court si les dirigeants lillois avaient accepté une offre de l’OM au cours de l’été 2009. Un épisode qu’il avait très mal vécu à l’époque. Au final, il remportera un titre de Champion de France, la consécration pour lui et ses amis Hazard, Sow et Mavuba. Un moment « inoubliable ». « On avait une belle équipe ! Si on avait encore la même, avec un état d'esprit semblable, Paris aurait pu dépenser le double, il n'aurait pas suivi. L'ambiance qu'il y avait, ça ne s'achète pas. J'y repense avec une certaine nostalgie », glisse-t-il avec émotion.
Valence, des similitudes avec Lille Rami n’est pas seulement connu pour ses performances sur les terrains. C’est un grand blagueur et un fournisseur de petites phrases amusantes. Dès son arrivée en Espagne, il l’a démontré : « En 2008 et 2009, j’ai été choisi comme le joueur le plus sexy de France. Je vais faire mon travail sur le terrain et concurrencer Cristiano Ronaldo ici. » S’il n’a pas perdu cette habitude avec les médias, il souligne sans hésitation la différence de style entre Lille et Valence : « Ici, on est trop sérieux, en fait. C'est un club très professionnel. Et puis, à Valence, qui est pourtant une très grande ville, tu ne peux pas vivre ta vie normalement. Tu es plus qu'un footballeur. » Au niveau du jeu, il n’est pas dépaysé. L’envie constante de marquer, le refus de « fermer la boutique », il y a des similitudes avec le LOSC de Rudi Garcia. Rami met quand même en lumière une différence de mentalité entre les deux championnats : «L'année dernière, on a tout joué à fond. C'est une autre mentalité. Ici, des équipes peu connues te pressent pendant 90 minutes. C'est l’enfer. »
Cramé à l’Euro La saison 2011 de Rami ne fut pas de tout repos. Entre les matchs avec Valence et ceux de l’Equipe de France (79 matchs au total), il n’a pas eu le temps de souffler. En ce début de saison, il subit le contrecoup d’un rythme effréné. En difficulté ces derniers temps, il sait qu’il est loin de son niveau et qu’il devra travailler pour retrouver sa place dans les onze valencian et tricolore. Barré par la nouvelle paire Sakho/Yanga-Mbiwa, Adil Rami n’a pas encore évolué avec les Bleus version Didier Deschamps mais il pourrait se voir offrir une chance le 16 octobre prochain, à l’occasion du choc face à l’Espagne. « J'attends, avec patience. Je suis encore en préparation, je ne me prends pas la tête. Je reviendrai un jour ou l'autre. L'Euro, c'était la cerise sur le gâteau. J'étais HS mais je ne pouvais pas le dire. Tout le monde aurait voulu jouer l'Euro, je ne pouvais pas me plaindre ».