Comme depuis le début de l’Euro, Mesut Özil devrait être titulaire ce soir (20h45) face à l’Italie. Bien loin de son meilleur niveau depuis le début de la compétition, le meneur de jeu allemand, critiqué outre-Rhin, jouit d’une confiance absolue de la part de son sélectionneur, Joachim Löw.
C’est l’arbre qui cache la forêt. Depuis le début de l’Euro, Mesut Özil a déjà été élu deux fois « joueur du match » par l’UEFA, contre le Portugal (1-0) et face à la Grèce (4-2). Deux récompenses plus honorifiques qu’autre chose, tant le meneur de jeu allemand évolue bien loin du niveau qui l’a révélé en 2010 en Afrique du Sud. Bien loin, également, de celui avec lequel il a mené le Real Madrid au titre de champion d’Espagne cette saison. Attendu comme l’une des stars de cet Euro, Özil enchaîne les prestations en demi-teinte dans l’entrejeu allemand. Très discret, il n’est pas aussi décisif qu'à l'accoutumée, malgré un net regain de forme face au Danemark (2-1) et à la Grèce (4-2), où il a, à chaque fois, adressé une passe décisive à Lars Bender et Miroslav Klose.
Une confiance absolue L’Allemagne peut-elle se passer de Mesut Özil ce soir face à l’Italie ? La question a le mérite d’être posée. Mais elle n’a pas effleuré le moindre instant l’esprit de Joachim Löw, qui lui voue une confiance absolue. Depuis le début de la compétition, le sélectionneur allemand a souvent répété que l’impression laissée par son numéro 8 était due aux mauvaises courses de ses coéquipiers, qui ne faisaient pas le bon appel. Pour le quart de finale contre la Grèce, il n’a pas hésité à titulariser Miroslav Klose, plus compatible avec Özil, à la place de Mario Gomez, pourtant auteur de trois buts depuis le début de l’Euro, « En ce qui concerne ses performances, il n’y a pas de ‘’si’’ ou de ‘’mais’’, il s’est sacrifié pour l’équipe, l’a défendu Löw au moment de faire un premier bilan sur les trois matchs de poule. Il donne tout à l’équipe. Beaucoup regardent leur performance individuelle, mais moi, je regarde aussi ce qu‘il apporte à l’équipe. Il est créatif et sait comment faire des passes qui vont créer des espaces dans la défense. La grande explosion d’Özil va venir. » Face à l’Italie ce soir (20h45), Mesut Özil, comme depuis le début de la compétition, devrait ainsi à nouveau être titularisé.
Critiqué en Allemagne S’il a la totale confiance de son sélectionneur, le cas Mesut Özil fait débat outre-Rhin. Comme Mario Gomez, critiqué par Mehmet Scholl après le premier match face au Portugal, le milieu offensif a également droit aux estocades d’anciens internationaux. Plus adéquates et censées, cette fois-ci. « Mesut n’est que l’ombre de lui-même, si on le compare à ses prestations avec le Real ou même celles avec les sélections auparavant, écrivait récemment dans une chronique l’ancien gardien de la Nationalmannschaft Harald Schumacher (76 sélections). Il lui manque la fraîcheur, l’état d’esprit, le dynamisme, la vitesse et la sûreté. » Auprès des supporters aussi, la cote de Mesut Özil a nettement baissé. Sur Twitter, certains ont même dérapé ces derniers jours, remettant en cause sa nationalité, lui qui est d'origine turque. « J'en suis sûr, Özil n'est pas allemand. Un papier ne change pas les origines », a écrit un internaute, dont les propos ont été pointés du doigt par le gouvernement allemand et par Mustafa, le père de Mesut. La presse allemande, elle, a pris l’habitude de le qualifier de « génie du minimalisme ».
Un rêve : le Ballon d’Or Moins en vue sur le terrain, Mesut Özil garde une totale confiance en lui. Dans un entretien accordé à France Football, il a affirmé, haut et fort, son désir de succéder un jour à Gerd Müller, Beckenbauer, Rummenigge, Matthäus ou encore Sammer au palmarès du Ballon d’or. « Le Ballon d’Or constitue l’un de mes grands objectifs, a-t-il souligné, lui qui fêtera ses 24 ans en octobre. C’est une distinction tellement prestigieuse. C’est le rêve de tout footballeur. Je suis sur le bon chemin. La concurrence est très forte, mais j’ai encore le temps… » En conférence de presse, ces derniers jours, le milieu offensif allemand n’a surtout pas manqué de se défendre : « Je n’étais pas particulièrement fatigué ou quoi que ce soit. J’étais plutôt satisfait de mes performances. Evidemment contre les équipes très défensives, comme a pu l’être le Portugal, c’est plus compliqué pour les attaquants de trouver des failles. » Une problématique qui devrait se répéter ce soir face à l’Italie…