Euro 2012 : Où sont les supporters des Bleus ?
La rédaction

Ils ne seront probablement même pas 1000 ! Ils, ce sont les supporters de l’équipe de France présents ce samedi à Donetsk pour le quart de finale des Bleus face à l’Espagne. La culture « supporters » est toujours dramatiquement faible en France.

A défaut de gagner des matchs, l’Irlande a ses supporters. A défaut de bien jouer, la Grèce a ses supporters. A défaut de vouloir attaquer, l’Angleterre a ses supporters. A défaut de briller sur le terrain, la France a… non en fait, la France n’a pas de supporters. Sur place tout du moins. A peine 2000 étaient attendus par match avant le début de l’Euro, l’UEFA ayant prévenu dès le mois d’avril que les demandes de billets avaient été les plus faibles… en France.

Très cher voyage Ils n’étaient plus que 1500 mardi face à la Suède. Ils sont annoncés à peine 800 ce samedi à Donetsk pour le quart de finale face à l’Espagne ! L’argument financier est souvent avancé pour expliquer une telle désaffection. « Clément d’Antibes », le plus emblématique des supporters français, explique la difficulté économique pour atteindre l’Ukraine. « Le 7 juin 2011, pour Ukraine-France, je séjournais à Donetsk et j'avais payé 11 euros la nuit. Ca se chiffre aujourd'hui à 180 euros la nuit, et 250 les jours de match ! », peste-il sur L’Equipe.

Mais le frein est ailleurs. Il tient essentiellement dans le manque de culture sportive, de culture « supporters » et même pour employer un grand, le manque « d’amour du maillot. » Le supporter français convie ses amis dans son canapé, se masse dans les bars mais ne se déplace pas.

La FFF n’aide pas les supporters des Bleus Peut-être aussi parce qu’on ne l’y incite pas. Peu d’organismes propose des voyages groupés et donc à prix diminués. Et surtout pas la Fédération qui semble bien inactive pour attirer les siens. « Le Graët avait dit dans son programme électoral qu'il allait nous aider. Là, chaque supporter part de son côté, se débrouille pour trouver son hébergement, déplore Yannick Vanhée, président de la Fédération des sections nationales de supporters. Dans les pays étrangers, les fédérations de supporters sont aidées par leurs fédérations nationales, ils ont vingt ans d'avance sur nous. On est les dindons de la farce. On est à 100% derrière eux, mais la Fédération n'a pas encore compris qu'il fallait nous assister dans nos déplacements, car nous sommes tous bénévoles. »

A ces constations, ajoutez des Bleus à qui il faut arracher un sourire ou un applaudissement, et vous obtenez 800 supporters seulement pour assister à un tel rendez-vous que France-Espagne en quart de finale d’un Euro.