Samedi, l’Equipe de France affrontera l’Espagne pour tenter de se qualifier pour les demi-finales de l’Euro 2012. Si la prestation des Bleus contre la Suède (0-2) a replongé les supporters français dans le doute, il existe certains motifs d’espoirs pour venir à bout de la Roja.
La défense n’est pas au mieux Sur les trois matchs de phase de poules, l’Espagne en a remporté 2. Celui contre l’Irlande était peu instructif vu le niveau des coéquipiers de Duff. Par contre, la victoire contre la Croatie a soulevé des points faibles à exploiter. Un joueur a réussi à bouleverser toute l’arrière garde a lui tout seul: Luka Modric. Avec son jeu a une touche de balle, ses transversales, ses accélérations. Les Croates auraient même pu mener au score si Casillas n’avait pas sauvé son équipe. La défense centrale reste donc l’un des plus importants points faibles de cette équipe. Face à l’Italie, on a constaté que la défense de la Roja n’était pas au top de sa forme. Balotelli a eu nombre d’occasions dangereuses, surtout son face-à-face avec Casillas, qui fut gâché par sa mauvaise décision. Antonio Di Natalle, remplaçant de SuperMario, a réussi à marquer dès son premier ballon et pouvait mettre un doublé, si sa reprise acrobatique avait été cadrée. Ceci montre bien les largesses défensives de l’Espagne, et de sa charnière centrale Ramos-Piqué.
Des latéraux trop joueurs ? Le second point faible de l’Espagne peut se trouver dans l’une de ses forces. Jordi Alba et Arbeloa. Ces deux latéraux espagnols ont pour habitude d’avoir un jeu très porté sur l’avant. Avec Jeremy Menez (s’il est titulaire) et Ribery, les deux défenseurs peuvent se faire prendre en contre dans leur dos. Pour cela, il faudra que le milieu de terrain puisse récupérer vite le ballon et exploiter directement les ailes. Pour preuve, contre la Croatie, la plupart des actions dangereuses venaient de centres de gauche ou de droite. L’ironie de cette équipe, c’est que leur probable point faible se situerait dans leur force habituelle, le jeu porté (trop ') vers l’avant et les contres qui peuvent être fatals. Le rôle des ailiers sera très important, et surtout la complémentarité entre les attaquants qui devront, très vite, mettre les défenseurs espagnols « dans le cirage ». Une tactique qui condamne encore plus Nasri ?
L’attaque se cherche encore L’absence de David Villa ne peut être que bénéfique pour les adversaires, c’est un problème en moins. Pour nous, c’est un point encore plus important puisque la charnière centrale va être remodelée suite à la suspension de Mexès, et la titularisation de Koscielny. Fernando Torres n’est, certes, pas le même qu’avec Chelsea, mais il reste quand même largement à la portée du duo Rami-Koscielny. Un attaquant qui décroche peu, qui cherche beaucoup les intervalles. Le gunner reste, a priori, plus rapide que Philippe Mexes et peut donc faire le poids face a l’attaquant des Blues. L’attaque espagnole se cherche encore et le trio offensif aussi. Fabregas sera-t-il titulaire ? Iniesta jouera-t-il plus bas que d’habitude ? Des questions qui font le bonheur de l’équipe de France. L’objectif premier des Bleus sera de fermer les espaces et de faire douter la Roja en les privant d’occasions nettes.
Les avis des certains consultants
Roland Courbis sur RMC : « Il faut s’organiser pour être solide. J’ai la chance d’avoir un gardien de but qui gomme des buts, c’est assez exceptionnel. Si j’ai une chance de battre l’Espagne, c’est en les secouant dans un secteur qui a une certaine difficulté : la défense. Je n’imagine pas jouer ce match, sans un trio offensif qui devra filer un coup de main sur le travail défensif. Si je me vois battre l’Espagne, je me vois gagner 3-2 et pas 1-0. »
Gilles Verdez, Chroniqueur et débatteur sportif sur RFI, RTL France, ITélé : « Il faut aligner des joueurs rapides pour les surprendre sur les côtés comme Ribéry et Menez. Mettre l'accent sur nos points supposés forts, sur quelques coups à jouer à fond. Car on aura le ballon peu de temps. Il est donc capital de l’utiliser au mieux, sur ce court espace temps. La Croatie a résisté mais a manqué d'ambition. Il faudra être ambitieux. Pour moi rôle de Menez n’est « pas négatif » mais positif: étirer l'Espagne et fragiliser ses couloirs défensifs. Le point faible de l’Espagne… peut-être l’absence de Puyol. La défense n'est pas très complémentaire. Ils sont meilleurs offensivement que dans les duels défensifs. Le gros point faible, couloir droit. On peut les contrer en portant vite ballon sur les cotes vers l'avant. »
Benjamin Bouchard