Un sélectionneur choisi à la dernière minute et déjà contesté, une cascade d’absents, un groupe plombé par les affaires extra-sportives, la France affronte l’Angleterre au meilleur des moments. Voici pourquoi la sélection anglaise est bonne à prendre.
Hodgson, un sélectionneur déjà contesté
Il a déjà une statue haute de 30 mètres à son effigie, sur les falaises blanches de Douvre, face à la Manche, mais Roy Hodgson, rebaptisé « Roy le Rédempteur », ne fait pas l’unanimité en Angleterre. Intronisé le 2 mai dernier, à un mois seulement du début de l’Euro, après la démission inattendue de Fabio Capello début février, il n’a jamais été le premier choix de la Fédération et de la vox-populi. Ni même des joueurs. Le grand favori pour succéder à l’Italien a longtemps été l’entraîneur de Tottenham Harry Redknapp, adoubé de partout, mais qui a finalement payé son image sulfureuse.
En deux matchs de préparation avec Hodgson sur le banc, l’Angleterre n’a pas perdu (1-0 face à la Norvège, 1-0 contre la Belgique), mais la sélection des Three Lions n’a pas été des plus convaincantes. A sa décharge, Roy Hodgson, partout où il est passé, a toujours privilégié s’appuyer sur une base défensive irréprochable. Un jeu à l’anglaise retrouvé. Mais ses choix font débat outre-manche. Notamment celui d’appeler le jeune latéral Martin Kelly plutôt que l’expérimenté Rio Ferdinand après le forfait de Gary Cahill. Sa difficulté à prononcer les « r » aussi. Un régal pour les tabloïds anglais, qui l’attendent au tournant, tant sur le terrain qu’en dehors.
Une cascade d’absents
Gary Cahill (fracture de la mâchoire), Franck Lampard (cuisse), Jack Wilshere (cheville) et Gareth Barry (déchirure aux abdominaux) blessés, Wayne Rooney suspendu lors des deux premiers matchs pour avoir asséné un coup de pied à un Monténégrin lors du dernier match des éliminatoires, Rio Ferdinand et Micah Richard laissés à la maison, la liste des absents ne pouvait être plus exhaustive. Roy Hodgson a dû racler les fonds des tiroirs pour trouver 23 noms. Pour affronter la France, tout à l’heure, il devra ainsi aligner un onze inédit.
Un groupe plombé par l’affaire Ferdinand-Terry
La FA voulait retirer le brassard à John Terry, après qu’il ait proféré des insultes racistes à l’encontre d’Anton Ferdinand, le frère de Rio, mais Fabio Capello n’était pas d’accord. Alors le sélectionneur italien a préféré démissionner. Roy Hodgson, lui, n’a pas eu trop le choix. Il a suivi les consignes et a nommé Steven Gerrard comme capitaine. Pour éviter les tensions, et un conflit interne, il a décidé de se passer de Rio Ferdinand. Malgré cela, l’affaire a laissé des traces dans la sélection. Et John Terry, expulsé en demi-finale de la C1 avec Chelsea, n’aura pas le droit à l’erreur. Par ailleurs, la semaine a aussi été marquée par le drame familial de Jermaine Defoe, frappé par le décès de son père et qui a dû rentrer au pays. En l'absence de Rooney, l'attaquant de Tottenham aurait pu prétendre jouer un rôle à la pointe de l'attaque.